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Algérie : Les dépenses militaires à un niveau sans précédent, +76%…

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Si vis pacem, para bellum” (Si tu veux la paix, prépare la guerre), a-t-on coutume de dire. La question est de savoir jusqu’où il faut préparer la guerre. Quel est le niveau au-delà duquel on tombe dans une peur irrationnelle, au point que les dépenses pour s’armer deviennent insoutenables au regard des autres impératifs économiques, sociaux ou de développement ? Il faut poser la question aux nations qui se jettent dans cette course folle et éperdue vers une sécurité qui n’existe que dans les têtes. Le monde est ainsi fait, surtout depuis que Vladimir Poutine a lancé ses chars sur l’Ukraine. Depuis on a eu l’inquiétant face-à-face entre Israël et l’Iran, et derrière eux leurs soutiens et amis ; à ajouter aux dangereuses lubies de l’enfant terrible de la Corée du Nord. Mais pour le Maroc et l’Algérie la compétition est d’abord locale, ça se passe entre voisins. Et de ce point de vue Alger a mis la barre très haut…, trop ?

La dernière fois qu’on vous a parlé des dépenses militaires de l’Algérie et de son voisin ça affolait les compteurs. L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) a refait ses calculs, affiné la chose… et les dépenses affolent toujours les compteurs. Le SIPRI, spécialisé dans les études sur les conflits et l’armement, a passé à la loupe dans son dernier rapport les montants déboursés par les pays pour s’équiper militairement. Les dépenses de l’Algérie et du Maroc en 2023, parmi les plus conséquentes en Afrique, ont retenu l’attention.

«Les dépenses militaires de l’Algérie ont augmenté de 76%, pour atteindre 18,3 milliards de dollars. Il s’agit du niveau de dépenses le plus élevé jamais enregistré par l’Algérie et de la plus forte augmentation annuelle de ses dépenses depuis 1974 (…). Cette augmentation a été facilitée par une forte hausse des recettes provenant des exportations de gaz vers les pays européens, qui se sont détournés des approvisionnements russes», commente l’institut dans ce document publié hier lundi 22 avril.

À l’inverse les dépenses militaires du Maroc se sont tassées, pour la deuxième année d’affilée, pour s’établir à 5,2 milliards de dollars, d’après les évaluations du SIPRI. «L’Algérie et le Maroc demeurent de loin les plus grands dépensiers de la sous-région, représentant à eux deux 82% du total des dépenses militaires nord-africaines en 2023», ajoute la même source.

A l’échelle de l’Afrique les dépenses militaires montent à 51,6 milliards de dollars en 2023, en hausse de 22% en comparaison avec 2022. Donc le total des dépenses marocaines et algériennes représente presque la moitié du montant global décaissé dans le continent et Alger à lui tout seul pèse près du tiers de la facture globale. Colossal…

Dans le détail l’Afrique subsaharienne a dépensé 23,1 milliards de dollars en 2023 pour s’armer, soit 8,9% de plus qu’en 2022, mais 22% de moins qu’en 2014. «La hausse en 2023 peut être attribuée à l’augmentation de 20% des dépenses du Nigéria, le plus grand dépensier militaire de la sous-région, et aux augmentations notables des dépenses de plusieurs autres pays, dont la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan du Sud», précise le document.

A l’échelle de la planète le total des dépenses militaires l’an dernier s’est établi à 2443 milliards de dollars, en hausse de 6,8% par rapport à 2022. «Il s’agit de la plus forte augmentation d’une année sur l’autre depuis 2009», note SIPRI, qui ajoute que les 3 qui signe le plus de chèques dans le monde sont les USA, la Chine et la Russie.

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