On parle beaucoup de la flambée des prix chez les voisins – le Maroc et la Tunisie – mais très peu des tourments des consommateurs algériens. Et bien les choses vont changer après le dernier bulletin de l’Office national des statistiques (ONS). Le pays file droit vers une inflation à deux chiffres. Pourtant le gouvernement avait reculé sur la levée des subventions pour contenir l’inflation, elle frappe quand même…
L’indice des prix à la consommation est devenu une source d’inquiétude en Algérie. Dans la capitale, «Alger, le rythme annuel de l’inflation durant la période allant d’avril 2022 à mars 2023 et d’avril 2021 à mars 2022 est de +9,4%. Au mois de mars 2023, l’évolution des prix à la consommation est de +10,1%, par rapport au même mois de l’année 2022», indique le rapport de l’ONS.
La tendance est la même à l’échelle nationale. «Entre mars 2022 et mars 2023, l’indice des prix a augmenté de +10,08 % à Alger. Au niveau national, cet indice a bondi de +10,16 %», précise la même source. Si on compare les données avec le mois de mars 2022, la montée des prix à la consommation s’était établie à +9,3 % par rapport au même mois de l’année 2021. La cadence de l’inflation annuelle entre avril 2021 à mars 2022 et entre avril 2020 à mars 2021 se situait à +8,2 %.
Toujours selon le dernier document de l’ONS, une pléthore de produits de consommation ont enregistré une évolution des prix en Algérie. «Au niveau national, au mois de mars 2023 et par rapport au même mois de l’année 2022, l’évolution des prix de l’alimentation est de +14,3 %. Au mois de mars 2023 et par rapport au mois précédent, l’indice général des prix à la consommation, au niveau national, enregistre une hausse de 1,9 %. Les prix des biens alimentaires ont augmenté de 3,1 %», indique l’ONS.
«Au mois de mars 2023 et par rapport au même mois de l’année 2022, l’évolution des prix à la consommation est de +15,53 % pour l’éducation, la culture et les loisirs», en sachant que les prix ont «augmenté de +14,36 % pour l’alimentation et les boissons non alcoolisées».
Toutefois il y a des exceptions telles que les transports et les communications. «Le taux le plus faible est enregistré pour le groupe de transports et communication qui n’a évolué que de +1 %. L’habillement et chaussures est de +6,74 %. Le logement et les charges de +2,79 %. La santé et l’hygiène corporelle (+8, 24 %)», dit la même source.
Le dernier bulletin de l’ONS donne quelques précisions : «Les prix des produits manufacturés affichent une variation de +1,1%. Les prix des services accusent une légère hausse de 0,1%. Après correction en tenant en compte des variations saisonnières, l’indice des prix à la consommation a affiché, durant le mois de mars 2023, une légère hausse de +1,3% par rapport au mois précédent».
La hausse des prix de l’alimentation est pour beaucoup dans cette poussée inflationniste. «Les prix des biens alimentaires sont marqués par une hausse de 3,6 % en mars 2023, soit une variation plus élevée que celle observée au mois précédent (+2,0 %). Les produits agricoles frais enregistrent un taux de +6,1 %, dû à la hausse d’un certain nombre de produits, notamment les légumes (+31,2 %), la pomme de terre (+3,1 %) et à un degré moindre la viande de poulet (+1,7 %)», dit le bulletin.
Le prix de l’oignon bat tous les records, avec une progression de 166 % entre mars 2022 et le même mois de 2023, il s’est même hissé à 450 dinars le jour de l’Aïd-el-fitr dans certains magasins de la capitale.
A noter que quelques bonnes nouvelles ont été enregistrées dans certains segments. “Des baisses de prix sont relevées pour les fruits (-0,6 %), la viande et abats de bœuf (-0,3 %)”. A l’inverse “les prix des biens alimentaires industriels ont évolué selon un taux de +0,8%, généré essentiellement par la croissance des prix des boissons non alcoolisées (+7,9%) et celle des autres produits alimentaires (+2,7%)”, indique l’ONS.
La tendance générale en Algérie reste la flambée des prix : «En mars 2023 et par rapport à mars 2022, la croissance des prix des biens alimentaires est de +14,9 %. Les produits agricoles frais suivent un bond de +24,8 % avec +46,4 % pour la viande et abats de mouton et +43,2 % pour les fruits. Les produits alimentaires industriels observent une hausse de 5,3 % avec +12,4 % pour le lait fromage dérivés», dit le bulletin de l’ONS.
Pour finir le document prend le pouls des tarifs des produits manufacturés non alimentaires et les services. «En mars 2023 et par rapport au mois précédent, les prix des produits manufacturés affichent un taux de +1,1 %. Les services sont marqués par une faible hausse de 0,1 %. En mars 2023 et par rapport au même mois de l’année précédente, la croissance des prix des produits manufacturés est de 7,2 % et celle des services de 3,1 %», conclut l’ONS.
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