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Algérie : Macron débarque avec 90 personnes, l’agenda officiel et les dossiers secrets

Algérie : Macron débarque avec 90 personnes, l’agenda officiel et les dossiers secrets

9 membres du gouvernement français, le grand entrepreneur Xavier Niel, les anciens ministres Jean-Pierre Chevènement et Jack Lang, des personnalités comme le journaliste Rachid Arhab et le chef cuisinier Mohamed Cheikh, l’historien Benjamin Stora, le recteur de la Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz, le grand rabbin de France Haïm Korsia… Ils font partie de l’imposante délégation de quelque 90 personnes qui accompagne le président français, Emmanuel Macron, dans la “visite officielle et d’amitié ” de 3 jours en Algérie, qu’il entame ce jeudi 25 août. Il fallait au moins ça pour être au niveau des grands enjeux symboliques, politiques et économiques de ce voyage…

C’est le second déplacement de Macron à Alger depuis 2017. Entre temps il y a eu les jalons posés sur le chemin semé d’embûches de “l’apaisement des mémoires entre la France et l’Algérie, un projet cher au président français et auquel le chef de l’Etat algérien, Abdelmajid Tebboune, a répondu très favorablement. D’ailleurs il a été l’un des tout premiers à féliciter Macron pour sa réélection en avril 2022 et à l’inviter à Alger, avec une lettre de haut vol dont les mots résonnent encore dans la tête du président français…

D’après le palais de l’Elysée, Macron «a fait le choix d’orienter cette visite vers l’avenir». Il sera accueilli à sa descente d’avion par Tebboune. Ils iront aussitôt au Monument des Martyrs, un endroit emblématique de la mémoire algérienne depuis la guerre de 1954-1962 pour se défaire de la France. Les deux hommes auront ensuite un entretien privé et un dîner au palais présidentiel.

Macron aura des réunions avec de jeunes entrepreneurs algériens, puis direction Oran, la deuxième ville du pays popularisée par le vent de liberté qui y souffle depuis l’essor du raï dans les années 80.

L’Elysée dit officiellement qu’«il n’y aura pas dans le domaine économique d’annonce de grand contrat (…). L’Algérie est effectivement l’un des fournisseurs de gaz de la France, et ça reste pour l’Algérie comme pour d’autres pays une priorité de s’assurer que nous avons assez de gaz dans le cadre de la crise en Ukraine, mais ce n’est pas l’objet de la visite»…

 Mais c’est un tout autre son de cloche chez un responsable algérien, qui confie ceci sous le sceau de l’anonymat : «L’Algérie cherche des relations économiques solides et un partenariat sérieux», rapporte La Tribune. D’ailleurs la présence des patrons des sociétés Engie et Free – Xavier Niel – dans la délégation française confirme les dires du dirigeant algérien. Et puis rappelons que le français Total Energies est aux côtés de l’Italien Eni et de l’américain Occidental pour financer et développer des projets majeurs en Algérie

Mais le fait est que la France a perdu beaucoup de terrain en Algérie. Les Français se sont fait damer le pion par les Chinois et ne pèsent plus que 10% sur le marché algérien (la Chine, premier fournisseur du pays, affiche 16%). Le français Suez n’a plus la gestion des eaux à Alger, la RATP a perdu le marché du métro et les Aéroports de Paris ont été évincés. L’usine du groupe automobile Renault est plombée par les quotas fixés pour les pièces importées. «Il y a beaucoup de possibilités mais il faut que la France change de logiciel. La France a beaucoup perdu en Afrique», commente un économiste algérien.

Macron devra mouiller la chemise pour convaincre Tebboune que l’avenir de l’Algérie doit être bâti avec la France et l’Union européenne, et pas les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), comme l’a annoncé publiquement le chef de l’Etat algérien

 

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