Alija Izetbegović, premier président de la Bosnie-Herzégovine indépendante, est une figure incontournable du XXᵉ siècle. Reconnu pour son engagement en faveur de l’indépendance et de la paix, son parcours spirituel est tout aussi marquant.
Comment un intellectuel européen a-t-il trouvé dans l’Islam une vérité transcendante ? Son cheminement est celui d’un homme en quête de sens, confronté aux grandes interrogations de l’existence.
Alija Izetbegović est né le 8 août 1925 à Bosanski Šamac, en Bosnie-Herzégovine, alors partie du Royaume de Yougoslavie. Il a grandi dans une société où les tensions entre les différentes communautés ethniques et religieuses étaient omniprésentes.
Dès son plus jeune âge, il se passionne pour la philosophie, la politique et la religion. Son esprit curieux l’amène à explorer différentes idéologies, du socialisme au nationalisme, en passant par les courants philosophiques occidentaux.
Sa carrière politique débute véritablement dans les années 1990, lorsqu’il devient le premier président de la Bosnie-Herzégovine indépendante en 1992, après la dislocation de la Yougoslavie. Leader pacifiste et stratège visionnaire, il doit faire face à l’une des guerres les plus sanglantes d’Europe, le génocide de Srebrenica, où plus de 8 000 musulmans bosniaques furent massacrés.
Tout au long de sa vie, Alija Izetbegović n’a cessé de défendre un Islam éclairé, en harmonie avec la modernité et la science, une vision qu’il développa dans son ouvrage phare, L’Islam entre l’Est et l’Ouest.
Alija Izetbegović ne se contentait pas d’une foi héritée. Son esprit critique et son goût pour la réflexion l’ont poussé à remettre en question tout ce qu’il avait appris.
Sa quête spirituelle le mène alors à étudier en profondeur les religions, les philosophies et les idéologies modernes. Il découvre que la science et la foi ne sont pas opposées, mais qu’elles peuvent au contraire se compléter.
Le verset qui provoqua en lui une réflexion profonde sur la nature du monde et du Créateur est le suivant :
“Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions.”
(Coran, 4:82)
أَفَلَا يَتَدَبَّرُونَ الْقُرْآنَ ۚ وَلَوْ كَانَ مِنْ عِندِ غَيْرِ اللَّهِ لَوَجَدُوا فِيهِ اخْتِلَافًا كَثِيرًا
Ce verset lui fit comprendre que l’Islam repose sur une logique inébranlable, une cohérence qui traverse les époques, les découvertes scientifiques et les évolutions humaines.
L’un des points qui le fascinait était la précision scientifique du Coran sur des faits qui n’ont été prouvés que plusieurs siècles plus tard. Il s’interrogea particulièrement sur ce verset :
“Nous avons certes créé l’Homme d’un extrait d’argile. Puis Nous en fîmes une goutte de sperme dans un reposoir solide. Ensuite, Nous avons fait du sperme une adhérence, et de l’adhérence un embryon, puis de cet embryon des os que Nous avons revêtus de chair. Ensuite, Nous l’avons transformé en une toute autre création. Gloire à Allah, le Meilleur des créateurs !”
(Coran, 23:12-14)
وَلَقَدْ خَلَقْنَا الْإِنسَانَ مِن سُلَالَةٍ مِّن طِينٍ ثُمَّ جَعَلْنَاهُ نُطْفَةً فِي قَرَارٍ مَّكِينٍ ثُمَّ خَلَقْنَا النُّطْفَةَ عَلَقَةً فَخَلَقْنَا الْعَلَقَةَ مُضْغَةً فَخَلَقْنَا الْمُضْغَةَ عِظَامًا فَكَسَوْنَا الْعِظَامَ لَحْمًا ثُمَّ أَنشَأْنَاهُ خَلْقًا آخَرَ فَتَبَارَكَ اللَّهُ أَحْسَنُ الْخَالِقِينَ
Il fut frappé par la description détaillée du développement embryonnaire, une connaissance qui n’a été confirmée par la médecine moderne qu’au XXᵉ siècle.
Dans L’Islam entre l’Est et l’Ouest, Izetbegović explique que l’Islam ne s’oppose ni à la raison, ni à la science. Pour lui, c’est une religion qui transcende le temps et l’espace, et qui s’adapte aux évolutions humaines sans jamais perdre son essence.
Il s’appuyait sur ce verset pour démontrer que l’Islam encourage la réflexion et le progrès :
“Dis : Parcourez la terre, et regardez comment Il a commencé la création. Puis Allah crée la génération ultime. Certes, Allah est Omnipotent.”
(Coran, 29:20)
قُلْ سِيرُوا فِي الْأَرْضِ فَانظُرُوا كَيْفَ بَدَأَ الْخَلْقَ ۚ ثُمَّ اللَّهُ يُنشِئُ النَّشْأَةَ الْآخِرَةَ ۚ إِنَّ اللَّهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ
L’histoire de Alija Izetbegović illustre un constat universel : la majorité des critiques de l’Islam sont formulées par ceux qui n’ont jamais ouvert le Coran. En revanche, ceux qui prennent le temps d’étudier l’Islam changent de perception.
L’Islam n’a pas besoin de miracles surnaturels pour prouver sa véracité. Son miracle intemporel est le Coran lui-même, un livre inchangé depuis 14 siècles et qui, à chaque époque, trouve un nouvel écho dans les avancées scientifiques et philosophiques.
Comme le disait Izetbegović :
💬 « L’Islam est un projet pour l’avenir, pas une relique du passé. Il est la seule synthèse réussie entre la spiritualité et la raison. »
Rendez-vous vendredi prochain pour découvrir un autre grand esprit converti à l’Islam, et comment sa quête de vérité l’a mené vers cette religion universelle.
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