Fondée en 2008, Carthage grains s’est spécialisée dans la transformation locale des graines oléagineuses en huiles et protéines végétales dans le but de répondre aux besoins alimentaires du pays.
Une production sans arrêt pour couvrir les besoins du pays
La société s’active, en effet, dans l’extraction de l’huile et commercialise les tourteaux de soja auprès des producteurs d’aliments composés pour les ruminants.
D’après Maher Affes, le directeur général de la société, Carthage grains produit 1200 tonnes de tourteaux de soja par jour, ce qui permet de couvrir les besoins du pays.
Mais après tout a basculé…
Avec le temps les données ont changé, les conditions ont commencé à se durcir et la société a fait face à plusieurs difficultés pour des raisons multiples dont l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Notre interviewé assure que le prix des tourteaux était homologué depuis le 4 mai 2022 par le ministère du Commerce, alors que les tarifs ont connu une hausse fulgurante à l’échelle internationale allant jusqu’à 50%.
Il nous confie que les professionnels du secteur ont appelé, à maintes reprises, à augmenter les prix pour pouvoir couvrir les frais de production, mais en vain.
S’exprimant au micro de Tunisie Numérique, le DG de Carthage Grains n’a pas caché le fait qu’il lui a fallu frapper à toutes les portes pour trouver une solution.
Les réunions se sont succédé… Le 13 octobre 2022, les autorités ont promis de favoriser l’augmentation du prix de la tonne à 2000 DT, un accord a été conclu à ce sujet mais n’a jamais été mis en œuvre.
Carthage grains a mis en garde contre ce retard et a indiqué qu’elle continuera de produire normalement avec le stock dont elle dispose. Après, elle sera contrainte de suspendre la production, a déclaré Maher Affes.
A partir du 20 décembre le chômage technique est inévitable
Le même message a été transmis aux employés opérant au sein de la société: Carthage grains n’a pas abandonné ses collaborateurs, ni en temps de Covid-19 ni lorsque la production a été suspendue pendant 120 jours depuis le début de l’année. Ça c’est ce que nous dit le dirigeant de la société.
Maintenant c’est inévitable : Après la fin du stock les employés seront en chômage technique.
La conséquence immédiate : Les salariés ont organisé une manifestation de 2h, de 8H à 10H, en présentiel pour s’opposer à cette mesure. En même temps, avec leur sens de la responsabilité, ils ont maintenu la production au moment du mouvement protestataire.
Que faire pour échapper au pire ?
L’ultime solution qui pourrait permettre à la société de travailler normalement, assurer les besoins alimentaires du pays et sauver les postes des dizaines d’employés c’est l’activation de l’accord conclu le 13 octobre dernier avec les autorités compétentes, un accord relatif à la régulation des prix…, précise Maher Affes.
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