Energie

Analyse de la conjoncture énergétique en Tunisie

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Une récente analyse de la conjoncture énergétique en Tunisie révèle des tendances significatives dans la consommation de gaz naturel et de produits pétroliers entre janvier 2023 et janvier 2024.

Cette analyse met en lumière les défis et les opportunités auxquels est confronté le secteur énergétique du pays, ainsi que l’impact potentiel sur l’économie nationale.

Baisse de la demande du gaz

La demande totale de gaz naturel en Tunisie a subi une baisse notable de 12%, atteignant 371 kilotonnes équivalent pétrole (ktep) en janvier 2024. Cette diminution est principalement attribuée à une réduction de la disponibilité du gaz naturel, plutôt qu’à une baisse de la demande réelle du secteur électrique, qui représente toujours 62% de la demande totale.

Cette tendance soulève des préoccupations quant à la capacité du secteur gazier à répondre à la demande croissante du secteur électrique, soulignant ainsi la nécessité d’une planification stratégique pour garantir une offre suffisante et stable.

Concernant les usages finaux, la demande de gaz naturel a également connu une baisse significative de 13%, tombant à 142 ktep. Cette diminution est observée à la fois chez les clients moyenne et basse pression (-12%) et chez les clients haute pression (-16%), signalant une réduction de la consommation dans divers secteurs économiques.

Situation de la production électrique

Cette tendance à la baisse s’est également manifestée dans les secteurs spécifiques de la production électrique et de la consommation finale, avec des baisses respectives de 12% et 13%.

Il est à noter que le secteur de la production électrique demeure le plus grand consommateur de gaz naturel en Tunisie, représentant toujours 62% de la demande totale en janvier 2024. En effet, la production d’électricité dans le pays repose principalement sur l’utilisation du gaz naturel, qui constitue plus de 95% des sources d’énergie utilisées dans ce secteur.

La baisse de la demande observée dans le secteur de la production électrique ne reflète pas nécessairement une diminution de la demande réelle de ce secteur. Au contraire, elle est principalement attribuée à une limitation de la disponibilité du gaz naturel. Cette contrainte en termes de disponibilité du gaz naturel peut être à l’origine d’une réduction de la capacité du secteur à satisfaire pleinement sa demande, ce qui pourrait potentiellement impacter la production électrique du pays.

Demande de produits pétroliers

En ce qui concerne les produits pétroliers, la demande nationale a augmenté de 2% pour atteindre 379 ktep en janvier 2024. Cette augmentation est principalement due à des hausses de 9% pour les essences et de 7% pour le gasoil, compensant ainsi la baisse de 20% de la demande de fuel. Cependant, la demande de jet d’aviation a diminué de 3% et celle de petcoke de 13%, illustrant des variations dans les différents secteurs d’utilisation.

En termes de structure de consommation, la part du fuel est passée de 4% à 3%, tandis que celle du gasoil a augmenté de 2% pour représenter désormais 45% de la consommation totale de produits pétroliers. Les carburants routiers ont également enregistré une augmentation de 7%, représentant 63% de la consommation totale. Par ailleurs, la consommation de GPL a augmenté de 2%, tandis que celle de coke de pétrole a diminué de 13%.

Impact de la conjoncture

La conjoncture économique difficile a eu un impact significatif sur la demande en gaz moyenne et haute pression, et ce, de plusieurs façons distinctes. La réduction de l’activité industrielle et la diminution de la consommation commerciale sont deux facteurs majeurs expliquant cette baisse de la demande.

De nombreuses industries ont été contraintes de réduire leur production, entraînant ainsi une moindre utilisation de gaz naturel dans les processus industriels. De même, les entreprises commerciales peuvent enregistrer une baisse de leur activité, réduisant ainsi la demande en gaz pour le chauffage, la cuisson ou d’autres utilisations commerciales.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek