La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a récemment publié des chiffres révélant une hausse notable des billets et monnaies en circulation, qui ont atteint 21 947 millions de dinars au 7 novembre 2024.
Cette évolution soulève des interrogations sur ses conséquences pour l’économie tunisienne et la gestion monétaire.
Tendances de la circulation monétaire
La circulation fiduciaire en Tunisie a enregistré une augmentation de 10,7% par rapport à l’année précédente, atteignant un niveau record. Les billets de 20 dinars dominent le paysage monétaire, représentant environ 12,3 milliards de dinars.
Cette préférence marquée des Tunisiens pour cette coupure reflète son adéquation avec les besoins quotidiens des consommateurs et des commerçants. Les billets de 50 et 10 dinars complètent le podium, démontrant une évolution des habitudes de paiement vers des transactions de plus grande valeur.
Cette dynamique est influencée par divers facteurs, notamment la demande accrue de liquidités lors des périodes festives et les effets des politiques économiques en vigueur.
Conséquences pour l’économie nationale
L’augmentation des billets et monnaies en circulation est souvent interprétée comme un signe de liquidité dans l’économie. Toutefois, elle peut également indiquer des pressions inflationnistes si elle n’est pas soutenue par une croissance économique adéquate.
L’augmentation de 10,7% de la circulation fiduciaire en un an soulève des questions quant à ses répercussions sur l’économie nationale. Les experts de la BCT observent attentivement cette expansion monétaire, particulièrement dans un contexte où la maîtrise de l’inflation devient primordiale. Cette croissance, bien que témoignant d’une certaine vitalité économique, pourrait exercer une pression supplémentaire sur le niveau général des prix.
Un autre défi réside dans la gestion des taux d’intérêt et leur impact sur l’investissement. Des taux d’intérêt élevés, bien que nécessaires pour maîtriser l’inflation, augmentent le coût du crédit pour les entreprises et les ménages. Cela peut freiner l’investissement et la consommation, deux moteurs essentiels de la croissance économique. Cette situation pourrait ralentir la reprise économique tant attendue.
Un indicateur de la croissance de l’informalité
L’augmentation des billets et monnaies en circulation (BMC) en Tunisie est souvent interprétée comme un indicateur de la croissance de l’économie informelle. Plusieurs facteurs contribuent à cette dynamique, révélant des liens étroits entre la circulation monétaire et les comportements économiques non déclarés.
L’augmentation de la circulation fiduciaire dépasse souvent la croissance du produit intérieur brut (PIB), ce qui suggère que la population active dans l’informel préfère utiliser des liquidités plutôt que d’autres moyens de paiement. Cette tendance peut être attribuée à une combinaison de facteurs, notamment l’expansion du secteur informel et l’évasion fiscale. En effet, une étude a révélé que la part du secteur informel dans le PIB tunisien était significative, atteignant environ 35,2 % en 2020.
Quelles stratégies futures de la BCT ?
Dans ce contexte, la BCT se trouve face à un choix stratégique important. Elle doit équilibrer le besoin d’assurer une liquidité suffisante pour stimuler l’économie tout en maîtrisant l’inflation. Les décisions à venir concernant les taux d’intérêt et les interventions sur le marché monétaire seront déterminantes pour maintenir cet équilibre. Les spécialistes s’accordent à dire que la BCT devra adopter une approche proactive pour anticiper les évolutions économiques et ajuster ses politiques en conséquence.
La tendance à la hausse des billets et monnaies en circulation en Tunisie reflète une dynamique économique complexe. Alors que le pays s’efforce d’améliorer sa situation financière, il est essentiel que la BCT prenne des mesures appropriées pour gérer cette croissance tout en préservant l’intégrité du système monétaire national.
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