La Tunisie voudrait tirer profit de l’accord gazier algéro-italien en augmentant sa part de la redevance imposée sur le gazoduc transitant par son territoire pour mobiliser de nouvelles ressources financières à son budget.
La redevance sur le gazoduc algérien vers l’Europe via la Tunisie est l’une des sources de revenus autres que la taxe imposée sur ce gazoduc, son estimation est ajustée sur la base des quantités de gaz transitant par la Tunisie.
Lundi dernier 11 avril 2022, l’Algérie et l’Italie sont parvenues à un accord pour augmenter les quantités de gaz que Rome importe d’Algérie, dans le but de réduire sa dépendance au gaz russe.
Les autorités algériennes ont indiqué dans un communiqué que Sonatrach avait également fixé, avec la société “ENI”, de nouveaux tarifs de vente de gaz pour les années 2022 et 2023.
L’augmentation des exportations de gaz algérien vers l’Italie est une source supplémentaire de revenus pour la Tunisie, en plus de l’obtention de quantités de gaz supplémentaires dans le cadre de sa part de l’exploitation du gazoduc par lequel environ 19,4 milliards de mètres cubes sont transportés, selon les prévisions établies dans la loi de finances pour l’année en cours.
Cette année, la Tunisie compte prélever 659 millions de dinars au titre de la redevance sur le gaz algérien, alors que cette redevance pourrait s’accroitre après le nouvel accord entre l’Algérie et l’Italie.
Il est prévu que le nouvel accord permettra à la Tunisie d’obtenir gratuitement au moins une part supplémentaire de 10% de sa consommation totale de gaz naturel sous forme de redevance pour le gazoduc algérien.
Il est également probable que, dans le cadre du nouveau contrat, le pourcentage d’exploitation de l’énergie du gazoduc passera de 60% actuellement à environ 90%, ce qui permettra à la Tunisie de percevoir des revenus supplémentaires, en plus de l’obtention d’un pourcentage supplémentaire de gaz qui ne sera pas inférieur à 10%.
L’accord permettra également à la Tunisie d’économiser 750 millions de dinars par an, selon les prix du gaz algérien que la Tunisie importe, actuellement.
La redevance qui devrait être tirée cette année du gazoduc algérien est estimée à 659 millions de dinars, selon la loi de finances pour l’année en cours, contre 550 millions de dinars en 2021 et 332 millions de dinars en 2020. Ces estimations ont été ajustées sur la base des quantités de gaz algérien transitant par la Tunisie, qui s’élèveront à environ 4,19 milliards de mètres cubes.
La redevance sur le gazoduc de transit vers la Tunisie en provenance d’Algérie est l’une des alternatives les plus importantes sur lesquelles la Tunisie s’appuiera prochainement, notamment avec le recours de nombreux pays européens au gaz algérien compte tenu de l’interruption des approvisionnements russes, ce qui signifie que l’Algérie portera la capacité de transport du gazoduc algérien en direction de l’Italie à son maximum estimé à 34 milliards de mètres cubes par an.
L’augmentation de la capacité de ce gazoduc contribuera à augmenter la part de la Tunisie dans la redevance totale sur le gaz algérien, qui est fixée à 25,5% de la quantité de gaz transportée, qui peut atteindre plus de 8,1 milliards de mètres cubes.
En juin 2020, la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz a conclu un accord avec la société « Sonatrach » selon lequel elle approvisionnera la Tunisie en gaz algérien jusqu’en 2027, dans le cadre de la prorogation d’un accord conclu entre les parties tunisienne et algérienne depuis mars 1997.
La redevance sur le gazoduc et les achats de gaz algérien pour la Tunisie en 2021 ont assuré environ 62% de ses besoins en gaz naturel, tandis que la production nationale s’élevait à 38%.
L’Algérie est l’un des plus importants fournisseurs de gaz naturel de la Tunisie, au vu de l’importance des contrats avec la société “Sonatrach”, qui fournit l’essentiel des besoins en gaz de la Tunisie, tandis que “Sonelgaz” fournit les demandes supplémentaires d’électricité de la Tunisie en période de pointe.
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