Une partie de la population des trois pays du Maghreb (Tunisie, Maroc et Algérie) est dans l’incapacité de subvenir aux besoins occasionnés par l’arrivée du mois de Ramadan, ce qui va la faire vivre une austérité forcée.
De nombreux citoyens ont boycotté l’achat de dizaines de produits dont certains sont de première nécessité et ce malgré les mesures prises par les gouvernements pour faire face à la spéculation et la hausse excessive des prix pour rassurer les citoyens.
Tunisie : Prix élevés et pénuries
Les prix élevés de différents produits et la pénurie de produits de base ont marqué les mois précédant le Ramadan en Tunisie, et aggravent la situation précaire d’une large frange de la population qui trouve de grandes difficultés à subvenir à ses besoins élémentaires durant le mois de jeûne, alors que la pauvreté dans le pays touche plus de 900 000 ménages.
Les marchés du pays rencontrent depuis un certain temps des pénuries récurrentes et le manque d’approvisionnement en produits de première nécessité, notamment le pain, la farine, le sucre et le riz, à un moment où les prix continuent de grimper, poussés par un taux d’inflation élevé proche de 7 %.
Bon nombre de Tunisiens ne trouvent pas de solutions pour affronter les dépenses occasionnées par le Ramadan cette année, à part une austérité forcée et le changement de leurs habitudes de consommation durant le ce mois. Bien que les Tunisiens soient confrontés à la cherté de vie depuis des années, le Ramadan de cette année semble être le plus difficile depuis des années à cause des pénuries de produits de base.
Les indicateurs de la consommation familiale du mois de décembre 2021, confirment que les prix alimentaires, compte tenu du glissement annuel, ont augmenté de 7,6%, en raison de la hausse des prix de la volaille de 23,3%, de l’huile d’olive de 21,8% et des œufs de 15,5%. Selon, l’Institut national de statistiques, le taux d’inflation a augmenté pour le quatrième mois consécutif de l’année en cours.
Maroc : la population vie dans la crainte d’une augmentation des prix
Les Marocains craignent que les prix ne continuent d’augmenter pendant le Ramadan, dans un contexte caractérisé par une inflation soutenue, qui s’explique en partie par la hausse des prix des produits importés et du carburant.
Le prix des tomates a atteint récemment, un niveau record lorsqu’il est monté à 12 dirhams (1,12 euros), avant de retomber à environ 8 dirhams.
Le Ramadan sera marqué d’une inflation élevée, qui à la fin du mois de février dernier a atteint 3,3%, à cause de l’augmentation des prix matières premières et des carburants sur le marché mondial, selon la Banque centrale.
Le gouvernement avait annoncé que le stock de denrées alimentaires est suffisant pour répondre à la demande pendant le Ramadan et les mois à venir, notant que si les prix de certains produits ont enregistré une augmentation significative au cours des derniers mois en raison des fluctuations des prix sur les marchés internationaux. Le Haut-Commissariat au Plan note également que la consommation des ménages augmente pendant le Ramadan de 16,3% en moyenne.
Algérie : Des mesures pour lutter contre la spéculation
Le gouvernement algérien cherche à assurer un approvisionnement suffisant en marchandises pendant le mois de Ramadan, et à rassurer les citoyens, au moment où il menace de sévir contre les commerçants qui augmenteraient de façon illégale les prix des produits de base pendant le mois du jeûne.
Des sources gouvernementales ont indiqué que le président Abdel Majid Tebboune avait ordonné au gouvernement de tenir des réunions périodiques jusqu’à la fin du mois du Ramadan, avec le suivi des ministres de l’intérieur et de l’agriculture, en plus des ministères du commerce et des finances, afin d’élaborer un plan pour assurer l’approvisionnement en produits de base et lutter la spéculation.
Le gouvernement s’emploie à rassurer les Algériens sur la disponibilité des produits de consommation nécessaires, notamment des produits alimentaires.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdel Hafidh Hani, a confirmé que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour approvisionner le marché national en produits de base, en quantités suffisantes notamment les produits qui connaissent une forte demande pendant le Ramadan.
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