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Après Ben Sedrine, A. Kilani veut 3 milliards de dinars pour dédommager les « victimes de la dictature »…

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A peine quelques semaines après sa nomination par le chef du gouvernement au poste de président de l’Instance générale des résistants, des martyrs et blessés de la révolution et des opérations terroristes, fin octobre dernier, Abderrazak Kilani, ex-ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé des Relations avec l’assemblée constituante dans le gouvernement islamiste de Hamadi Jebali, est passé aux choses « sérieuses ».

Abderrazak Kilani a annoncé, le 17 décembre 2020,l’ouverture d’un fonds auprès du Trésor public pour le dédommagement des victimes de la révolution, sur instruction du chef du gouvernement, un cadeau exceptionnel de fin d’année à ces victimes presqu’exclusivement islamistes Nahdhaoui.

A. Kilani a appelé à lancer des campagnes de don pour soutenir le fonds Karama (dignité) afin de parachever le dossier de la justice transitionnelle initié par l’instance vérité et dignité (IVD) et sa présidente Sihem Ben Sedrine, épinglée récemment par la Cour des comptes pour des affaires de malversation, dilapidation de fonds publics et falsification, transférés au parquet.

Dés le départ, la démarche de A. Kilani est basée sur la réparation de près de 30 mille personnes suite des décisions rendues par l’IVD. Des décisions entachées de vices de fond et de forme, selon le rapport d’audit de la Cour des comptes qui les considère infondées, pour la plupart.

Toujours selon Kilani, un accord sera passé entre le chef du gouvernement et le ministre des Finances qui fixera la méthode de gestion du fonds Dignité. Il s’agit, en réalité d’un fonds dit spécial du Trésor comme la cinquantaine de fonds qui existent déjà depuis des années et qui n’ont jamais fait l’objet d’audit, au point que les spécialistes les considèrent comme de véritables caisses noires.

Cependant, selon le président de l’Instance générale des résistants, des martyrs et blessés de la révolution, les dédommagements seront alloués par le fonds de la Dignité, chargé de compenser les victimes de la dictature – un terme conceptuellement flou d’après plusieurs rapports officiels – mais le problème est que l’Etat, n’a pas la capacité de payer la somme estimée à 3 milliards de dinars (900 millions d’euros).

Il semble que cette nième opération de dédommagement des victimes posera de nouveau des points d’interrogation en tout genre, notamment en ce qui concerne la gestion de la dotation de l’Etat au fonds de la Dignité et la manière avec laquelle les dons seraient collectés et distribués.

Dans un Etat au bord de la faillite, une économie assommée par la crise due à la pandémie, A. Kilani a oublié de dire aussi bien au trésor public quasiment vide et qu’aux « victimes » où est-ce qu’il ira chercher la coquette somme de 3 milliards de dinars pour sa nouvelle instance.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek