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Après le Mali le Burkina Faso expulse les soldats français, Poutine s’installe

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Le Burkina Faso a donné un mois aux troupes françaises pour plier bagage. C’est l’épilogue d’un sentiment anti-français qui prospère dans la junte depuis le coup d’Etat de fin septembre 2022 (le second en 8 mois). C’est la deuxième mésaventure du genre dans la région pour la France, après le Mali l’été dernier, des revirements spectaculaires sur lesquels surfent la Russie de Vladimir Poutine et ses mercenaires…

Le gouvernement burkinabè a dénoncé mercredi dernier l’accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire“, a fait savoir l’Agence d’information burkinabè (AIB), citée par Paris Match ce dimanche 22 janvier. “Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023 donne selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018 un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabé“, indique la même source.

Une autre source proche du gouvernement burkinabé a confirmé l’information : les autorités ont exigé “le départ des soldats français dans un bref délai“. Ce n’est pas la rupture des relations avec la France. La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire“, a-t-elle ajouté.

Rappelons que mardi dernier, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait dit devant des étudiants que le “combat pour la souveraineté” était “engagé. (…) Dans les heures à venir vous verrez un certain nombre d’informations tendant à revoir nos relations avec certains Etats“, avait-il averti. C’est chose faite désormais avec la France, un partenaire historique…

On a appris que des sources proches de cette affaire ont affirmé que Paris projette de transférer ses forces spéciales, près de 400 soldats, vers le sud du Niger voisin, où campent déjà quelque 2000 militaires français.

Pas plus tard que vendredi dernier des citoyens ont manifesté à Ouagadougou pour obtenir départ du contingent français, victime d’une campagne de désinformation sur son efficacité face au péril terroriste. Pourtant la semaine dernière, Paris a envoyé la secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou pour tenter d’éteindre l’incendie. “La France n’impose rien, elle est disponible pour inventer un avenir ensemble“, avait-elle argué, ajoutant que Paris ne veut “influencer aucun choix, ni aucune décision, personne ne peut dicter ses choix au Burkina”

Mais rien n’y fait, les sirènes de la Russie font plus d’effet. “La Russie est un choix de raison dans cette dynamique“, et “nous pensons que notre partenariat doit se renforcer“, a confié sans détours, la semaine dernière, le Premier ministre burkinabé Apollinaire Kyélem de Tembela, au terme d’un entretien avec l’ambassadeur de Russie Alexey Saltykov. A noter que début décembre dernier il avait fait en catimini un voyage à Moscou.

Toutes les têtes sont désormais tournées vers le groupe paramilitaire russe Wagner, le même qui vient classé organisation criminelle internationale par les USA. La décision d’expulser les soldats français aggravera le cas du Burkina Faso, qui a déjà été exclu par Washington de l’AGOA (African Growth Opportunities Act)…

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