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Attayar, Ettakatol et Al Joumhouri retournent leurs vestes et se mettent sous l’aile de Saïed!

Attayar, Ettakatol et Al Joumhouri retournent leurs vestes et se mettent sous l’aile de Saïed!

Il faut croire que Attayar, Ettakatol et Al Joumhouri en ont marre de battre le pavé avec une poignée de militants, d’être rossés de coups par les policiers à chacune de leurs sorties, de crier dans le désert… Il en auraient marre au point de retourner leurs vestes – une fois de plus me direz-vous – et de se mettre sous l’aile de l’intraitable et implacable président de la République. Comment comprendre autrement la sortie du secrétaire général du parti Attayar, Ghazi Chaouachi ? «Il vaudrait mieux que le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, parraine le dialogue que prépare la coordination des partis démocrates” (comprenez Attayar, Ettakatol et Al Joumhouri), a déclaré Chaouachi ce vendredi 25 février.

 Stupeur et tremblements, surtout quand le même Chaouachi reconnait publiquement que le locataire du palais de Carthage est le maître absolu à bord et qu’à ce titre il est le seul à pouvoir chapeauter cette initiative et garantir son succès. Le même Chaouachi qui qualifiait récemment Kaïs Saïed de monarque. Comment voulez-vous qu’après çà les citoyens se réconcilient avec les politiciens ? Comment voulez-vous qu’après çà la classe politique conserve le peu de crédibilité qui lui restait ?

C’est le président de la République qui doit boire du petit lait, lui qui n’a de cesse de répéter depuis sa campagne électorale – s’il a au moins une qualité c’est la constance, même si parfois ça confine à l’obsession et à l’obstination – qu’il ne faut rien attendre des partis politiques, que ce sont eux qui ont plongé le pays dans le précipice et qu’il ne rebâtira qu’avec les citoyens, directement, sans aucun intermédiaire. Raison pour laquelle il a gommé tous les politiciens de son agenda, même ceux qui prétendent le soutenir…

D’ailleurs Chaouachi n’est pas dupe, car dans la même déclaration accordée à l’agence de presse officielle il évoque la possibilité que Kaïs Saïed refuse l’invitation des dits partis démocrates. Une chose est certaine : Chaouachi, Mohamed et Samia Abbou et Ahmed Néjib Chebbi viennent de scier la dernière petite branche sur laquelle ils étaient assis, se livrant pieds et poings liés au chef de l’Etat…

Par ailleurs Chaouachi a fait savoir que lui et ses camarades projettent de prendre langue avec le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, pour évoquer avec lui la direction politique, institutionnelle et économique que doit prendre la Tunisie. Peut-être aussi que la dernière sortie de Taboubi, qui avait définitivement entériné la direction du pays après le 25 juillet 2021, a fait voler en éclat les dernières illusions de l’opposition…

Reste à se mettre d’accord avec le président de la République et ses soutiens, ce qui est loin d’être gagné, surtout que même Ennahdha est concernée par cette initiative, d’après Chaouachi…

Ce qui est certain c’est que Kaïs Saïed ne s’attendait certainement pas à un ralliement de cette ampleur, pas si vite en tout cas. Ce sera un argument de plus pour lui auprès du premier partenaire, la France, dont le Parlement continue de qualifier le 25 juillet de coup de force institutionnel. Et si Paris est convaincu les Etats-Unis et tous les autres pourraient l’être aussi, au moins sur certains points de divergence…

 

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