Economie

Attention, ça peut ruiner tout le travail de Marouane Abassi

Attention, ça peut ruiner tout le travail de Marouane Abassi

Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, a posé le premier étage de la fusée avec la cagnotte de 465 millions d’euros pour muscler les PME. Le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed, a posé le deuxième étage avec une stratégie pour faire des PME des ténors capables de faire jeu égal avec la concurrence sur les marchés africains. Bon, il y a beaucoup à dire sur les orientations de Saïed mais l’essentiel est qu’elles émergent, enfin. Par contre ces deux bonnes volontés auront fort à faire avec le diable qui se niche dans les projets gouvernementaux en gestation…

Je parle de la levée, même progressive, des subventions. Peut-être que là pour le coup les autorités sous-estiment les effets de cette affaire sur un tissu entrepreneurial déjà fragilisé par la conjoncture internationale, par un marché intérieur atone, par des financements bancaires faméliques même si la situation s’est nettement améliorée, par des tracasseries administratives – toujours les mêmes en dépit du volontarisme affiché de réformer, etc.

Mettre un coup d’arrêt à la compensation cela signifie, pour les entreprises, une flambée des coûts de l’énergie, ce qui automatiquement fera monter les coûts de production, et donc les prix des produits finis. Comment après ça peser face aux concurrents étrangers (Turcs et Chinois surtout), que ce soit sur le marché intérieur ou le marché mondial ? Comment après ça garantir la compétitivité des fleurons tunisiens à l’international ?

Cette sombre perspective s’ajoute aux gros pépins du moment dont l’un des plus emblématiques est le frein que constitue le Port de Radès. Le président de la Conect, Tarek Cherif, se plaint régulièrement des dysfonctionnements endémiques de ce port, des ratés qui ont un énorme coût pour les PME, en termes de retards dans les livraisons et les pénalités qui vont avec. D’ailleurs le patron de la Conect est revenu sur l’épineux sujet pas plus tard que le 1er novembre 2022, sur une radio privée…

Les problèmes du port de Rades on les connait, depuis belle lurette, mais Quid des solutions ? Il faut appeler un chat un chat : La privatisation est peut-être le seul remède, et pas que pour le port d’ailleurs. Même l’Allemagne a autorité les Chinois à racheter des parts dans le port de Hambourg. À en croire le secrétaire général de l’UGTT, le gouvernement a l’intention de céder aux opérateurs privés quelques quais du port de Radès ; évidemment la centrale syndicale s’y oppose fermement…

Pourtant la privatisation de ces installations serait salutaire. La musique changerait automatiquement et la STAM (Société tunisienne d’aconage et de manutention)  ne ferait plus la loi, au mépris des intérêts supérieurs de la nation.

Donc sur cette affaire comme sur l’impact de la levée des subventions, des réponses doivent être apportées aux problématiques des PME pour que les financements et les dispositifs en place ne soient pas des coups d’épée dans l’eau…

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