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Aucune relance économique n’est possible avant l’annulation de la convention de libre-échange avec la Turquie

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Les importations de la Turquie ont atteint, en 2020, d’après les données de l’Institut National de la Statique (INS), 2588,150 millions contre un chiffre insignifiant d’exportations.

La valeur de ces importations représente, selon les données du ministère des finances, 60,4% de la dette extérieure remboursée, en principal et en intérêts, au cours de la même année. Ces chiffres qui illustrent l’usure et l’envahissement démesurés causés par les importations venant de Turquie et qui portent sur tout et rien, à la fois passe outre tout commentaire.

Au fait, les importations turques englobent des gadgets de tout genre, du textile, de l’alimentation, de l’eau minérale, des livres et toute une palette de produits hors toute norme de lutte contre le dumping et la concurrence déloyale au sens des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Ces importations anarchiques ont détruit une grande partie du tissu industriel national et hypothéqué, en conséquence, la croissance et ont creusé le déficit commercial qui a atteint 7,5 milliards de dinars (soit 2,25 milliards d’euros) rien qu’au premier semestre écoulé, en dépit des ravages de la crise du Covid-19 et de l’absence quasi-globale absence de ressources extérieures.

L’aggravation du déficit s’est illustrée clairement depuis 2013 avec la promulgation d’un nouvel accord de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie et qui a porté sur la franchise totale des droits de douanes d’un contingent de produits alimentaires et d’une large gamme de milliers de produits de consommation et d’équipement.

Le déséquilibre des échanges entre la Turquie n’est pas une position commerciale propre à la Tunisie mais concerne d’autres pays en Afrique du nord et au moyen orient.

Toutefois, le Maroc a réussi à partir de 2019, la révision de son accord d’échange avec la Turquie évoquant une situation de dumping insoutenable et qui est contre les normes de l’OMC. Après le Maroc, l’Egypte et la Jordanie avaient annoncé, à leur tour, la révision de leurs accords de libre-échange avec la Turquie pour les mêmes raisons.

Pour une Tunisie en nette difficulté économique et souffrant d’un déficit commercial monstre, il est temps que les autorités et les acteurs économiques nationaux révisent les relations bilatérales avec la Turquie sur fond d’équité et de respect du droit commercial international afin de préserver les intérêts de la Tunisie.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek