À l’occasion de la fête nationale du 4 juillet, des centaines d’Américains ont choisi de renoncer aux traditionnels barbecues et feux d’artifice pour descendre dans les rues de Washington et exprimer leur rejet de ce qu’ils appellent la montée de la « fascisation » de l’Amérique.
Le point d’orgue de ce mouvement de protestation a eu lieu vendredi après-midi, avec une marche lancée depuis Logan Circle, marquée par une forte présence de drapeaux palestiniens, de keffiehs et de banderoles dénonçant les dérives autoritaires. Les slogans affichaient clairement la couleur : « Non à la fascisation », « Trump doit partir maintenant ».
Une campagne nationale pour une “Amérique libre”
Cette manifestation clôturait quatre jours de mobilisations dans plus de 150 villes américaines, à l’initiative d’un collectif d’organisations militantes, dont Women’s March, Refuse Fascism et 50501 Movement. Regroupées sous la bannière symbolique de « Free America », ces organisations ont orchestré lectures publiques de la Déclaration d’indépendance, débats, rassemblements et marches.
La manifestation à Washington se voulait une déclaration d’indépendance contre l’Amérique autoritaire, à la veille d’une élection présidentielle sous haute tension.
Des militants des droits civiques ont pris la parole en ouverture, dénonçant le soutien inconditionnel de Donald Trump à Israël, la restriction des libertés civiles et l’instauration d’un climat répressif, aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger.
Immigration : une ligne de fracture toujours vive
Encadrés par un important dispositif policier, les manifestants ont tenté de se rapprocher de la Maison-Blanche, dont l’accès a été entièrement bouclé pour l’occasion. Les slogans les plus virulents visaient les politiques migratoires de l’administration Trump, notamment les opérations d’arrestation et d’expulsion ciblant les sans-papiers.
Face aux protestataires, quelques soutiens de Trump se sont rassemblés sur le trottoir opposé, arborant des pancartes appelant à l’expulsion de tous les migrants en situation irrégulière. Des échanges verbaux tendus ont failli dégénérer, avant que la police n’intervienne pour éviter tout affrontement direct.
Un projet de loi controversé cristallise la colère
La manifestation coïncidait également avec la signature par Donald Trump d’un projet de loi controversé, surnommé « One Big Beautiful Bill ». Ce texte prévoit d’importants allègements fiscaux en faveur des plus riches et des grandes entreprises, au détriment du financement de programmes sociaux essentiels tels que Medicaid ou SNAP, destiné aux familles à faibles revenus.
Pour les manifestants, ce projet de loi représente un symptôme inquiétant d’un virage autoritaire, combinant démantèlement de l’État social et affaiblissement des contre-pouvoirs constitutionnels. Une manifestante a déclaré : « Ce que nous voyons, c’est un transfert massif de richesse vers une élite, pendant que les enfants pauvres perdent leurs droits fondamentaux. »
La Palestine, symbole de résistance dans la rue américaine
Parmi les causes portées dans la manifestation, la situation à Gaza et le soutien inconditionnel de Washington à Israël ont occupé une place notable. De nombreux manifestants arboraient des symboles de solidarité avec le peuple palestinien, réclamant « une Palestine libre » et dénonçant « le silence complice face aux massacres à Gaza ».
L’un d’eux a déclaré : « Trump affiche son soutien à Israël sans la moindre gêne. Mais cette position tue. Gaza est en ruines, et toute critique est criminalisée. Nous devons parler. »
Ainsi, cette journée du 4 juillet 2025 restera comme une fête d’indépendance marquée par la dissidence, dans un contexte de polarisation politique extrême aux États-Unis.
Face à une administration accusée de dérive autoritaire, une partie de la société civile choisit de faire entendre une autre voix. Une voix qui refuse le repli, la répression et la confiscation des libertés au nom de la sécurité ou de la croissance.
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