Economie

Back to basics: L’équilibre de marché

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Un marché est en équilibre lorsque l’offre et la demande y sont égales. Objet de représentations diverses, cet équilibre est le cadre dans lequel les néoclassiques développent leurs analyses de la valeur et de la répartition, ainsi qu’une réflexion nouvelle sur la notion d’efficacité économique.

Il existe entre les marchés de multiples facteurs d’interdépendance : liens de substituabilité ou de complémentarité entre produits et entre services producteurs, « coefficients de fabrication » reliant les uns aux autres. Si la théorie de l’équilibre partiel tente de s’en débarrasser, l’interdépendance des marchés joue par contre un rôle central dans la théorie de l’équilibre général.

Aspect fondamental

La théorie de l’équilibre général étudie l’allocation des ressources dans le cadre d’une économie de marché où règne la concurrence parfaite. Elle met en lumière la manière dont les marchés et les prix assurent la coordination des activités économiques. Se trouve ainsi formalisée l’idée avancée en 1776 par Adam Smith dans La Richesse des nations, selon laquelle c’est la « main invisible » des marchés qui rend compatibles les décisions d’innombrables agents économiques, sans que personne ait à se soucier du fonctionnement d’ensemble du système.

Les principes de la théorie de l’équilibre général ont été posés en 1874 par Léon Walras dans son ouvrage Éléments d’économie politique pure. Dans leur article de 1954 (« Existence of an Equilibrium for a Competitive Economy », publié dans la revue Econometrica), Kenneth Arrow et Gérard Debreu lui conféreront la forme mathématique rigoureuse, qu’elle conservera par la suite.

Un caractère rigoureux

La théorie de l’équilibre général n’est pas une construction idéologique au service du libéralisme. Elle constitue le cœur de la théorie économique contemporaine. La représentation unifiée qu’elle offre des mécanismes économiques lui donne un très large domaine de validité. 

Son caractère rigoureux l’amène à mettre en évidence toutes les conditions requises pour que ses résultats s’appliquent. Elle représente ainsi, en pratique, une référence plutôt que le dernier mot de l’analyse économique. L’analyse des obstacles à l’établissement d’un équilibre concurrentiel et des raisons qui peuvent le rendre insatisfaisant est aussi importante que celle qui met en lumière les forces poussant à l’équilibre. 

L’analyse des vertus, mais aussi des limites, du système de marché constitue ainsi l’objet de la théorie de l’équilibre général. Celle-ci peut donc justifier, selon les cas, l’intervention de l’État autant que des solutions libérales reposant sur le laisser-faire.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek