D’après la note émise par la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT) concernant l’évolution des indices et des revenus des sociétés cotées en 2020, le secteur des services aux consommateurs a brassé à lui seul des revenus de 3093,3 millions de dinars dont 1585 millions de dinars revenants à seulement deux enseignes de la grande distribution qui gèrent un large réseau de grandes surfaces.
Le chiffre d’affaires global des deux enseignes s’est stabilisé au 1 er semestre 2021 à 763 millions de dinars. Ainsi, le secteur n’a pas été impacté par les répercussions de la pandémie, mieux encore la crise était pour ce secteur une opportunité d’expansion et d’investissement.
Globalement et selon les dernières données de la Chambre syndicale des grandes surfaces relevant de l’UTICA, le nombre des grandes surfaces est passé de 200 en 2010 à 450 fin 2019. La Grande distribution réalise, d’après la chambre, un chiffre d’affaires annuel de 7 milliards de dinars soit 6,7% du PIB et représente 22% du commerce des produits de détail en Tunisie. Plus de 60% des habitants de la capitale et ses périphéries (environ 4,5 millions d’habitants) effectuent leurs achats dans les grandes surfaces et hypermarchés. Il s’agit d’un taux fort.
Début août courant, la chambre syndicale des grandes surfaces a annoncé sa décision de baisser les prix sur plusieurs produits, et ce, en réponse à l’appel lancé par le Président de la République, Kaïs Saïed qui avait appelé, le 28 juillet dernier, les commerçants de vente au détail à baisser les prix et à ne pas tirer profit des circonstances difficiles que connait le pays pour s’adonner à des pratiques spéculatives au détriment du citoyen tunisien.
Saeid avait indiqué, à cette occasion, que toute tentative de spéculation sera affrontée par l’application stricte de la loi.
Toutefois, après un mois de l’annonce de la décision de la chambre des grandes surfaces, rien n’a changé au niveau des prix aux grandes surfaces qui, mieux encore, ont connu des hausses importantes notamment pour les prix sensibles tels que les huiles alimentaires, les volailles, la fourniture scolaire et les produits d’hygiène, et ce, en phase avec l’accroissement de l’indice des prix à la consommation qui a grimpé à 6.4%.
Bref, on est tout court face à une promesse donnée au Chef de l’Etat qui n’a pas été tenue et qui ne sera probablement pas tenue du moins à moyen terme pour des raisons de recherche de profit dans un contexte dominé par les oligopoles et les pratiques concurrentielles le moins qu’on puisse dire « peu transparentes ».
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