L’Observatoire « Raqaba » a levé le voile sur une situation inquiétante concernant la production de phosphate en Tunisie, dénonçant des chiffres en baisse significative au cours de la période allant de janvier à octobre 2023.
Cette révélation intervient dans un contexte de conflits liés à la transparence des données entre l’Observatoire et la Compagnie des Phosphates de Gafsa, ainsi que les autorités de tutelle concernant les chiffres réels de la production de phosphate.
Les chiffres révélés par l’Observatoire montrent une chute de 25% de la production de phosphate pour la période susmentionnée par rapport à la même période en 2022. En détail, la production n’a pas dépassé les 2,3 millions de tonnes, contre 3,1 millions de tonnes en 2022 pour la même période.
Cette baisse s’est accentuée au cours du deuxième et troisième trimestre de 2023, avec des diminutions respectives de 27% et 31% par rapport à 2022. Ces données indiquent une impossibilité d’atteindre les prévisions de production de 2,9 millions de tonnes pour toute l’année 2023, faisant de cette année la plus faible en matière de production de phosphate au cours des dix dernières années.
En comparaison avec les chiffres prévus dans le budget 2023 (4,8 millions de tonnes pour les dix premiers mois), seuls 48% de la production attendue ont été réalisés, représentant une différence de 2,5 millions de tonnes. Si cette tendance persiste jusqu’à la fin de 2023, l’écart entre les prévisions et les réalisations dépassera les 3 millions de tonnes.
Cette situation impacte également l’approvisionnement du Groupe Chimique, qui n’a reçu qu’environ 1,7 million de tonnes de phosphate au cours des dix premiers mois de 2023. Ainsi, les quantités de phosphate reçues pour toute l’année ne dépasseront pas les deux millions de tonnes, soit seulement 60% des réalisations et des estimations attendues, représentant un taux d’achèvement d’environ 40%.
Ces révélations soulignent la gravité de la crise de production de phosphate en Tunisie, avec des conséquences potentiellement dommageables pour le secteur et l’économie nationale. Les chiffres indiquent une lacune considérable par rapport aux attentes, suscitant des inquiétudes quant à la gestion et à la performance de la production de phosphate dans le pays.
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