Les chiffres publiés dernièrement, par l’INS, sont sans appel. La Tunisie n’arrive, en effet, pas à juguler son déficit commercial, qui se creuse chaque mois un peu plus. Et quand on étudie d’un peu plus près, ces chiffres, on identifie, du premier coup, la cause la plus importante de cet état de fait.
Il s’agit, en effet, de la Turquie, qui n’en finit pas d’inonder le marché tunisien avec des articles de pacotille, qui n’apportent rien au tunisien, à part lui pomper les devises, au grand bonheur des commerçants et de l’Etat turcs, et de leurs complices en Tunisie.
Pour rappel, cette invasion des marchés tunisiens par l’empereur Ottoman a commencé dès le lendemain de la révolution de 2011, quand, fort de ses alliés qu’il a aidé à placer au pouvoir en Tunisie, l’Etat turc a vite fait d’envahir les marchés de ce qu’il considère, apparemment, comme une colonie, par ses produits de pacotille, trouvant ainsi où écouler ses marchandises de bas étage que personne ailleurs n’accepterait, et profitant de la complicité de ses « amis » en Tunisie pour envahir encore de nouveaux marchés.
Mais, le résultat ne s’est pas fait attendre. Les réserves en devises vont en s’amenuisant, et la balance commerciale s’aggrave chaque jour un peu plus, à l’avantage des turcs, et au détriment des tunisiens.
Cette complicité des dirigeants tunisiens d’alors est toute logique, puisqu’elle représente une certaine reconnaissance envers ceux qui les ont placés au pouvoir. Mais ce que l’on ne s’explique pas, c’est que depuis que le pot aux roses a été découvert, et depuis que les retombées de cet envahissement du marché tunisien ont commencé à se faire ressentir, et malgré la multiplication des gouvernements et des dirigeants, depuis cette époque, rien n’a été entrepris pour mettre un terme à cette effusion. Même les dirigeants et les gouvernements franchement anti Ennahdha qui devaient, en principe, réagir et éjecter ces colons de l’ère moderne, n’ont rien fait, et l’envahissement persiste et s’accentue de plus en plus.
La Tunisie ne peut plus payer ses dettes, ni honorer ses commandes en produits de première nécessité comme le pétrole ou les céréales, demeure incapable de stopper la fuite de devises à travers de petits commerçants, autrefois anonymes, pour ramener au pays des articles sans aucune utilité, sauf peut-être les enrichir ainsi que leurs fournisseurs turcs.
La question reste à savoir si Kaïs Saïed qui a déclaré la guerre aux islamistes et à leur corruption et leurs malversations aura l’audace de prendre le taureau par les cornes et ordonner une révision des ces satanés accords d’échanges commerciaux avec la Turquie qui n’apporte que perte et désolation en Tunisie ?
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