Economie

Banques tunisiennes : résilience en dépit des turbulences économiques

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La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine sont des crises dont les conséquences se répercutent directement sur la situation économique et financière de la Tunisie.

Le système bancaire national n’y échappe pas et est parmi les secteurs qui est souvent exposé aux risques systémiques. Néanmoins, ce dernier s’avère solide et résilient en dépit des turbulences persistantes.

La performance au rendez-vous

Les indicateurs, enregistrés à fin septembre 2022, sont au vert et confirment la résilience du secteur bancaire tunisien. C’est ce qui ressort des agrégats d’activité et de rentabilité dévoilés dans les publications financières du Conseil Marché Financier (CMF).

Au fait, le Produit Net Bancaire (PNB) du secteur a évolué durant la période septembre 2021-septembre 2022 de 3991,7 à 4514,9 millions de dinars (MD) soit un accroissement de 523,3 MD ou 13,1%.

Cette progression à deux chiffres tient en effet à l’augmentation des produits d’exploitation bancaire qui a atteint 958,9 MD enregistrant ce qui correspond à une hausse de 14% et ce, parallèlement à la maîtrise des charges d’exploitation bancaire dont la progression n’a pas dépassé 435,7 MD à la faveur de l’optimisation du niveau des charges opératoires qui ont avancé très légèrement de 3,7% soit + 69,7 MD en termes de variation absolue.

La structure du portefeuille des banques tunisiennes cotées s’est appréciée remarquablement fin septembre dernier en avançant de 2509,8 MD (+14,5%) à 19860,0 MD comparativement au niveau affiché cours de la même période de 2021.

Cette performance s’explique par le soutien continue de la banque aux efforts de l’Etat en matière de mobilisation des ressources financières au profit du Trésor public, d’une part et par la consolidation du portefeuille d’investissement, d’autre part.

La contribution du secteur bancaire au financement productif de l’économie s’est, en outre, consolidée durant les neufs premiers mois de l’année du fait que l’encours des crédits s’est accru à 81189,3 MD contre 75239,9 MD au cours de la même période de l’année précédente signant ainsi une avancée notable de 7,9% ou 5949,4 MD.

Cependant, l’évolution des créances sur la clientèle a été réalisée dans le strict respect des normes d’adossement des ressources puisque les dépôts des relations des banques ont évolué de 9,5% ou + 7190,2 MD sur la période d’analyse pour atteindre 83068,6 MD.

Le niveau des assises financiers des banques tunisiens cotées reste assez cohérent avec leur volume d’activité sachant que le total des capitaux propres a augmenté de 695,0 MD ou 7,0% à 10602,7 MD à fin septembre écoulé.

Ainsi et contrairement aux prévisions de certaines agences de notation et certains organismes financiers, le secteur bancaire tunisien n’a pas subi d’une manière significative les répercussions de la crise économique et les méfaits de la pandémie bien au contraire, il a pu consolider ses fonds propres, faire évoluer ses indicateurs de rentabilité et gérer d’une manière optimale ses risques de solvabilité et de liquidité conformément aux standards en vigueur malgré le durcissement des normes en la matière en phase avec celles adoptées au niveau international.

Un secteur solide et résilient

D’après le dernier rapport de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) sur la supervision bancaire, le nombre de Banques et Etablissements Financiers agréés en Tunisie est de 42 établissements.

Selon leur business model, les 23 banques résidentes sont réparties entre 18 banques. universelles, 2 banques spécialisées dans le financement des micro-projets et des PME et 3 banques spécialisées dans l’activité bancaire islamique. L’activité des banques islamiques en Tunisie s’est fortement développée.

L’évolution des principaux agrégats de structure tels que les capitaux propres, les dépôts et avoirs de la clientèle ainsi que les créances sur la clientèle et le portefeuille -titres d’investissements a permis en 2021 au secteur de retrouver son rythme d’évolution prépandémie.

Au fait, les produits d’exploitation bancaire se sont stabilisés à 8762 millions de dinars (MD) à fin 2021 (+0,4%). Côté charges d’exploitation bancaire, l’effort de maîtrise déployé par les banques, à cet effet, s’est confirmé l’année dernière, et pour cause, les intérêts encourus et les charges assimilées ont baissé sur la période d’analyse précitée de 4028 à 3553 MD ce qui correspond à une régression de 475 MD ou 11,8%.

En raison de la nette appréciation du PNB (5550 MD, 10,8%) le coefficient d’exploitation (charges opératoires rapportées au PNB) s’est remarquablement amélioré fin 2021 en se situant à 63,8% fin 2021 contre 55,9% une année auparavant.

Le solde des liquidités et équivalents de liquidité en fin de période a atteint 1330 MD en 2021 en baisse de 81 MD ou 5,7% par rapport à son niveau enregistré l’année précédente.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek