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BCT : Les créances impayées des ménages tunisiens, s’élèvent à 1024 millions de dinars

BCT : Les créances impayées des ménages tunisiens, s’élèvent à 1024 millions de dinars

Le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie (BCT) au titre de l’année 2020 publié mercredi 12 août 2020 montre que l’endettement global des particuliers auprès du secteur bancaire a totalisé 24.053 millions de dinars en 2019 contre 23.960 millions de dinars l’année précédente, soit une progression de 0,4%.

Néanmoins, la BCT évoque une donnée préoccupante et qui se rapporte à l’accroissement de l’encours des créances impayées ou en contentieux des particuliers, qui est passé de 981 millions de dinars en 2018 à 1024 millions de dinars fin 2019.

Ceci revient, certes, à la forte dégradation des revenus de la population bancarisée qui représente 27% de la population globale en Tunisie.

Il est à indiquer que l’Institut national de la consommation (INC) a publié en décembre 2018 les résultats d’une enquête qu’il a réalisé sur l’endettement des ménages et qui a révélé qu’environ 1.8 million de familles tunisiennes ne peuvent se passer de tous types et toutes sortes de dettes et ne peuvent pas vivre sans dettes en raison de leur situation difficile.

Les résultats de l’enquête ont montré que six Tunisiens sur dix sont systématiquement ou souvent débiteurs et que la hausse de l’encours des crédits auprès des banques tunisiennes est de 125% par rapport à 2010.

L’enquête de l’INC a montré également que deux ménages sur trois ne peuvent vivre sans s’endetter. Statistiquement, 43% des ménages tunisiens ont au moins un membre de la famille qui est endetté. Le taux d’endettement des ménages, qui correspond à l’encours des crédits bancaires rapporté au revenu national disponible brut, se situe aux alentours de 22%.

Tous ces chiffres indiquent que globalement la situation financière des ménages bancarisés est inquiétante. Cette situation est d’autant plus alarmante, en raison de l’absence de tout cadre juridique régulateur protégeant les clients des banques des répercussions néfastes du surendettement.

Un projet de loi a été proposé par les autorités financières depuis février 2019 pour régulariser le surendettement des familles tunisiennes mais celui-ci est toujours en «examen» au Palais du Bardo et ce, évidemment, pour des raisons de «priorités».

Inévitablement, en ce temps de débâcle et de chaos économique et social, la situation des surendettés, laissés à leur propre sort, va s’aggraver davantage.

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