BCT : Les tunisiens à la merci des banquiers

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La BCT a dressé en date du 19 mars 2020, la circulaire n° 6 pour l’année 2020 aux banques et aux institutions financières. La circulaire contient une série de mesures au profit des entreprises et des professionnels qui se trouvent démunis face aux effets dévastateurs de la crise du coronavirus.

La fameuse circulaire de la BCT n’est pas pour autant aussi salvatrice qu’elle en a l’air. En effet, dans une économie bancarisée comme celle de la Tunisie, les mesures proposées poussent encore plus les débiteurs à se prosterner devant leurs créanciers.

Ci-dessous une lecture des principaux articles intéressants les entreprises :

Article 1 :

Les banques et les institutions financières sont appelées à prendre toutes les mesures nécessaires dans le cadre de leurs prérogatives pour soutenir les entreprises et les professionnels à faire face aux conséquences du covid-19.

En tant qu’acteurs responsables, les banques et les institutions financières n’ont pas besoin qu’on leur rappelle leur noble cause !

Article 2 :

Il a été également demandé de reporter le paiement des crédits des entreprises et des professionnels qui arrivent à échéance entre les entre le 01 Mars et fin septembre 2020. Ceci concerne également les crédits professionnels pour les clients de catégorie 0 et 1 à la fin de décembre 2019 et qui doivent faire une demande laissant une trace écrite.

Pour en bénéficier, il faut donc faire une demande sous un format pouvant servir de preuve. Si le client ne le demande pas, ce privilège ne s’appliquera simplement pas. La circulaire ne précise pas de date limite de réception des demandes.

Les banques et les institutions financières peuvent octroyer de nouveaux financements pour les bénéficiaires des reports d’échéances de paiements.

Une proposition sans obligation de résultats puisqu’il y a une grosse différence entre pouvoir et vouloir.

Article 3 :

Les banques peuvent généraliser les mesures de rééchelonnement des crédits (dans l’article 2) pour les clients classés 2 et 3 à fin décembre 2019, au cas par cas selon l’appréciation de la situation du client.

Encore une fois, c’est la banque qui décidera, selon son appréciation, du rééchelonnement ou pas. Rien n’est donc garanti !

La période de grâce n’affectera pas le re calcul des intérêts.

Cela va de soi, il ne manquait plus que de majorer les échéances en comptabilisant les périodes de report.

Finalement, il semblerait que pour profiter de ces mesures : il faut être avant tout endetté (avant fin décembre) et gracié par son banquier.

Pour les entreprises et professionnels qui n’ont pas de crédits et qui ont été impactés par la crise du coronavirus tant pis !

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w k