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Biden en Afrique ce 2 décembre pour préparer le terrain à Trump : Un méga projet hautement stratégique…

Biden en Afrique ce 2 décembre pour préparer le terrain à Trump : Un méga projet hautement stratégique…

La Maison Blanche l’avait confirmé en septembre dernier, ce devait être le 5e jalon de la politique africaine de l’administration de Joe Biden pour contrer la Chine, après les 3 tournées sur le continent effectuées par le secrétaire d’Etat Antony Blinken et celle du secrétaire à la Défense Llyod Austin. Une lancée que devait amplifier la successeuse du président Joe Biden, sa vice-présidente Kamala Harris. Mais voilà, elle a été battue à plate couture par le républicain Donald Trump à l’élection du 5 novembre 2024. Alors on a cru que le voyage en Afrique de Biden était tombé à l’eau, que Nenni, le président américain sera bien sur le continent.

Pourquoi l’Angola et pas le Kenya, l’Afrique du Sud, le Nigéria…?

Cette visite officielle est programmée du lundi 2 au mercredi 4 décembre prochain, d’après le communiqué du département Afrique du secrétariat d’Etat (l’équivalent du ministère des Affaires étrangères). Ce sera le premier voyage officiel en Afrique d’un président américain en fonction depuis celui Barack Obama en 2015 (il affiche 3 déplacements en Afrique).

Dr Frances Brown, conseillère spéciale du président et haute responsable des Affaires africaines au sein du Conseil national de sécurité, a confié : «nous sommes enthousiastes à propos de ce voyage, et surtout, le président Biden l’est également». Rappelons que cette visite historique était initialement prévue à la mi-octobre, mais l’ouragan Milton avait dévasté l’Etat de Floride, balayant dans la foulée la visite en Afrique. Cette fois le fruit est mûr, surtout que Biden passera le relais à Trump le 20 janvier prochain.

Le cabinet du président américain argue que son déplacement est une suite logique du Sommet USA-Afrique de décembre 2022 et du séjour du président angolais João Lourenço aux Etats-Unis en novembre 2023. Mais ça ne suffit pas à expliquer le choix de l’Angola, alors que Biden aurait très bien pu aller dans des pays anglophones comme le Kenya (1e économie est-africaine), l’Afrique du Sud (1e économie du continent), le Nigéria ou encore chez un des poids lourds ouest-africains (la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, qu’Obama a visité).

Biden-Harris ont perdu la présidentielle et pourtant…

La question se pose parce que les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Angola ne pèsent pas lourd. La Chine reste le principal partenaire commercial de l’Angola, avec des importations de l’ordre de plus de 18 milliards de dollars de produits angolais, notamment du pétrole brut, rapporte l’International Trade Center. Pour les Américains c’est un déficit commercial de 610 millions de dollars avec l’Angola en 2023.

Donc très logiquement quand cette visite a été annoncée en octobre dernier tout le monde a pensé que Biden part en Anglola pour chasser sur les terres de la Chine. Mais là les démocrates ont perdu la présidentielle et la dynamique était censée s’arrêter net. Il est de notoriété publique que l’Afrique n’est pas la tasse de thé de Trump, il n’en a jamais parlé ou si peu lors de son premier mandat (2016-2020) et n’a pas dit un mot sur les Africains dans sa dernière campagne électorale. La suite est écrite.

Il ne faut pas s’attendre à des accords commerciaux spectaculaires et dans la durée entre Biden et Lourenço. Mais il se dit – ce sont ses conseillers qui le disent – que le président américain fera la promotion à Luanda de la nécessité de sauvegarder le partenariat entre les Etats-Unis et l’Afrique, notamment dans les domaines de la sécurité régionale, de la transition énergétique, de la consolidation de la démocratie et de la coopération économique. On verra si Trump sera sensible à ces violons.

Trump sera forcément sensible à la musique des chiffres, de la Chine

Ce qu’on sait c’est que l’Angola a une importance stratégique pour les Américains, du fait surtout de sa proximité avec la Zambie et la République démocratique du Congo (RDC), deux ténors du cuivre et autres métaux rares indispensables pour assurer une transition mondiale vers une économie plus verte. D’ailleurs il y a dans ce sens un accord entre les USA – ils ne sont pas les seuls – et ces deux pays…

Et puis il y a le projet de construction du chemin de fer sur le corridor reliant la ceinture de cuivre entre la Zambie et la RDC au port de Lobito en Angola, et les Américains sont impliqués. Ce programme a mobilisé 3 milliards de dollars, décaissés par des institutions africaines ainsi que des partenaires européens et américains. C’est un des aspects du Partenariat mondial pour les infrastructures et les investissements, porté aussi par l’Union européenne.

L’administration de Trump ne voudra certainement pas que ce projet hautement stratégique d’exportation de minerais lui file sous le nez pour avantager les Chinois. Et ce n’est pas le seul intérêt que présente l’Angola. Ce pays est la première économie africaine pour ce qui est de l’excédent commercial, avec 25,7 milliards de dollars générés en 2023, dépassant l’Algérie qui a engrangé 17,2 milliards de dollars d’excédent sur la même période…

Par ailleurs l’Angola a une position diplomatique centrale dans la pacification des relations entre la RDC et le Rwanda, deux partenaires clés pour les USA en Afrique. Pour toutes ces raisons Trump ne devrait pas bazarder tout l’héritage d’Obama-Biden… Enfin, en principe. On sait que les chiffres ça lui parle mais avec le républicain on ne sait jamais.

 

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