Joe Biden le gendarme de l’Europe, l’épée de la justice mondiale… Ça dépend pour qui, pour quoi, comment. Dans la même journée du 19 mai 2022 le Congrès américain lui a signé un chèque de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine et il s’est envolé pour la Corée du Sud et le Japon histoire de souder le front anti-Chine. Durant ce voyage il fait une annonce fracassante : Les USA sont prêts à prendre les armes pour empêcher l’ogre chinois d’avaler Taïwan, après avoir digéré Hong Kong. C’est dit : les Etats-Unis en font beaucoup pour l’Ukraine, beaucoup plus que les premiers concernés – l’Union européenne -, mais il n’a jamais été question d’y envoyer des soldats ferrailler contre les troupes russes. Alors que Biden, selon ses déclarations, n’hésiterait pas à le faire pour Taïwan…
“Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée (…) mais l’idée que (Taïwan) puisse être pris par la force n’est tout simplement pas appropriée“, a lâché le président américain ce lundi 23 mai à Tokyo, au Japon, rapporte Europe 1. La Chine “flirte avec le danger“, ajouté Biden, avant d’asséner devant la presse : “C’est l’engagement que nous avons pris“…
On ne sait pas en l’état si le président américain tient ce discours guerrier parce qu’il est certain que Pékin n’est pas assez téméraire – contrairement à Moscou – pour s’emparer de l’île autonome de Taïwan, même si cette dernière nargue les Chinois au plus haut point avec ses liens très solides – surtout économiques – avec les démocraties occidentales, notamment le Royaume-Uni et les USA…
La Maison Blanche, devra-t-il, un jour, tenir parole et faire face militairement à la Chine, dont l’armée monte en puissance ces dernières années (le budget militaire chinois va augmenter de 7,1% en 2022, à 230 milliards de dollars, le deuxième budget dans le monde après les USA et leurs 740 milliards de dépense militaire cette année) ? Ou est-ce que Washington fait là une promesse facile, qu’il ne sera pas obligé de tenir puisque Pékin n’a aucun intérêt à plonger le monde dans le chaos ? Mystère pour le moment…
Ce qu’on sait c’est que Biden s’est engagé à “surveiller les récentes activités de la marine chinoise, ainsi que les mouvements liés aux exercices conjoints de la Chine et de la Russie“…
“Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale (…). De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains“, a dit pour sa part le Premier ministre japonais, Fumio Kishida…
Au sujet de la Russie, le président américain a affirmé qu’elle doit “payer un prix à long terme” pour sa “barbarie en Ukraine”, à coups de sanctions de la part des Etats-Unis et de leurs alliés. “Il ne s’agit pas seulement de l’Ukraine“, a ajouté Biden, car si “les sanctions n’étaient pas maintenues à de nombreux égards, alors quel signal cela enverrait-il à la Chine sur le coût d’une tentative de prise de Taïwan par la force?“
Le président américain a conclu en disant qu’une action armée de la Chine à Taïwan est très peu probable, mais que tout dépend de “la force avec laquelle le monde fait comprendre” à Pékin le coût très élevé d’une telle opération. Selon lui c’est ça qui freinera la Chine, et pas autre chose…
Comprenez aussi par là – les mots de Biden ont un sens – que si ce front mondial face à la Chine n’est pas au rendez-vous on peut craindre le pire pour l’avenir de toute l’humanité, qui paye déjà le prix fort de l’incursion sanglante en Ukraine, et c’est loin d’être terminé.
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