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Biden réserve à l’Afrique sa dernière visite : Un méga projet aux enjeux colossaux, les USA frappent fort face à la Chine

Biden réserve à l’Afrique sa dernière visite : Un méga projet aux enjeux colossaux, les USA frappent fort face à la Chine

Les rencontres officielles entre les présidents africains et américains sont rarissimes ; le dernier leader africain à avoir été reçu à la Maison Blanche, dans le cadre d’une visite d’Etat, est William Ruto, du Kenya. Un tel événement n’était pas arrivé depuis 2008, date à laquelle le président américain Georges Bush avait accueilli son homologue ghanéen John Kufuor. Les déplacements des présidents américains en Afrique sont encore plus rares, Barack Obama a effectué 3 voyages ; son successeur Donald Trump a complètement zappé le continent. L’actuel président américain, Joe Biden, avait promis de corriger le tir, il le fera à minima mais la visite vaut son pesant d’or, surtout pour le pays qui a été choisi, l’Angola.

Questionné en mai 2024 sur le calendrier d’un voyage en Afrique Biden avait déclaré ceci, en recevant le président kényan : “J’ai l’intention de m’y rendre en février, après ma réélection”. Bon, on sait que le démocrate s’est retiré de la course à la présidentielle de novembre prochain pour céder sa place à la vice-présidente Kamala Harris, donc l’agenda de la Maison Blanche s’accélère. «Le président Biden se rendra en Angola, où il rencontrera le président angolais João Lourenço pour discuter d’une collaboration accrue sur des priorités communes, notamment le renforcement de nos partenariats économiques qui permettent à nos entreprises de rester compétitives et protègent les travailleurs», dit le communiqué officiel.

La visite est programmée du 13 au 15 octobre prochain, il est question de réaffirmer les ambitions des Etats-Unis en Afrique, a indiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, dans le texte publié mardi 24 septembre. Et c’est d’autant plus urgent que la Chine a montré les muscles dernièrement en dégainant un paquet de 51 milliards de dollars en direction de l’Afrique, pour y renforcer ses positions et forger de nouveaux partenariats.

La réunion entre Biden et Lourenço sera également axé sur le plan d’extension du corridor de Lobito, un méga projet d’infrastructures portuaires et ferroviaires pour faire la jonction entre les mines de cuivre et de cobalt du sud de la République démocratique du Congo (RDC) et le nord-ouest de la Zambie, et les marchés régionaux et mondiaux, par le biais du port de Lobito en Angola. Les Américains s’accrochent à ce projet, l’Union européenne a également annoncé des financements dans ce sens.

«Ce corridor fait progresser notre vision commune du premier réseau ferroviaire transcontinental à accès ouvert en Afrique, qui commence à Lobito et reliera à terme l’océan Atlantique à l’océan Indien», a indiqué la Maison Blanche. Elle rappelle que Washington a copieusement financé ce vaste chantier, un des aspects du «Partenariat mondial pour les infrastructures et les investissements (PGII)»…

A noter que le PGII est un plan ambitieux dédié aux pays en voie de développement et élaboré par le groupe des 7 pays les plus industrialisés de la planète (G7). Ce dernier n’a pas caché son intention de contrer l’initiative chinoise des nouvelles routes de la soie. L’Afrique plus que jamais est au coeur des grandes batailles pour s’arracher les places au soleil.

Le président américain devrait aussi aborder avec son homologue angolais «le renforcement de la démocratie et de l’engagement civique, l’intensification de l’action en faveur de la sécurité climatique et de la transition vers des énergies propres, et l’amélioration de la paix et de la sécurité». Son déplacement au Luanda «souligne l’engagement continu des Etats-Unis envers ses partenaires africains et démontre que la collaboration visant à résoudre des problèmes communs profite au peuple des Etats-Unis et à l’ensemble du continent africain», dit la même source.

En Angola la partie ne sera pas facile pour Washington. En effet ce pays qui fourmille d’opportunités (premier producteur africain de pétrole, gros producteur de diamants et de minerais divers) est très disputé. La Chine y a des positions très fortes, la Russie également, même si les Russes ont été virés dernièrement du juteux marché des diamants. Les USA ont frappé un grand coup en septembre 2023 en envoyant en Angola le secrétaire à la Défense. Biden devra batailler pour bétonner.

La Maison Blanche a l’Ukraine et le Proche-Orient sur le gril et c’est loin d’être terminé, mais les Américains savent aussi qu’il faut s’ancrer solidement en Afrique pour avoir leur quota de matières premières essentielles pour les industries de demain. Et puis il y a également les enjeux sécuritaires, qui sont la base de tout.

Lors du Sommet Etats-Unis/Afrique organisé en décembre 2022 Biden avait promis une enveloppe de 55 milliards de dollars, sur 3 ans. Depuis son secrétaire d’Etat Antony Blinken a effectué 3 visites en Afrique. Il faudra beaucoup plus pour peser face à la concurrence (Chine, Turquie, Inde, Corée du Sud, etc.). Mais ça c’est l’affaire de l’exécutif américain qui sortira des élections du 5 novembre.

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