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Blinken sera à Alger, Rabat et pas à Tunis, Saied n’oubliera pas

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Le ministère israélien des Affaires étrangères n’est pas peu fier d’annoncer ce vendredi 25 mars un “sommet diplomatique historique“, chez lui, entre le Maroc, les Etats-Unis, les Emirats arabes unis et le Bahreïn. Tous de grands amis d’Israël. On a appris dans la foulée que le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, se rendra en Cisjordanie, au Maroc et en Algérie, du 26 au 30 mars. Bon, Alger n’est pas copain avec Tel-Aviv, et le mot est faible mais les Américains ont du business en vue en Algérie, et ça change tout. Par ailleurs Alger va accueillir le prochain Sommet de la Ligue arabe. Blinken tentera certainement de convaincre Abdelmajid Tebboune de donner une petite chance aux Accords d’Abraham pour enfin enterrer la hache de guerre entre Israël et les pays arabes. Et la Tunisie dans tout ça me direz-vous ? Et bien Blinken va la survoler…

Le secrétaire d’Etat s’est contenté de nous envoyer son adjointe. Un acte aux allures de punition pour une nation qui refuse de se plier aux injonctions du pays de l’oncle Sam. Alger est à quelques encablures de Tunis, Blinken aurait pu le glisser dans son agenda, il ne l’a pas fait. Ce sera son deuxième voyage dans le continent africain (en novembre 2021 il s’était rendu au Kenya, au Nigéria et au Sénégal) et donc la deuxième fois qu’il boude ostensiblement la Tunisie. Inutile de vous dire qu’il ne se fera pas beaucoup d’amis au sein de l’exécutif tunisien et que sa rencontre avec le chef de l’Etat, Kais Saied, sera électrique

La dernière fois qu’on a lu Blinken c’était pour recadrer, très diplomatiquement, le président de la République. Mais que ce dernier se rassure : le chef de la diplomatie américaine ne ménagera pas le Maroc non plus. Certes il évoquera avec les autorités marocaines les dossiers régionaux – la Tunisie sera certainement sur la table -, le partenariat économique mais il prendra également le pouls des droits de l’Homme et des libertés individuelles au royaume chérifien. Blinken n’est pas démocrate pour rien et pour son patron, Joe Biden, la démocratie et tout ce qui va avec ça compte beaucoup.

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