Economie

BM : La Tunisie a la part la plus élevée des entreprises connectées politiquement au MENA

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La Banque mondiale (BM) vient d’annoncer le 16 mai courant qu’elle a publié un nouveau rapport intitulé « Le défi de l’emploi : Repenser le rôle des pouvoirs publics envers les marchés et les travailleurs dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ».

Le rapport recommande, d’après la BM, aux gouvernements de la région MENA des mesures pour remédier au marasme du marché du travail qui, dix ans après le Printemps arabe, continue de saper le développement économique et le progrès social.

Prenant note de l’opposition politique et sociale que peuvent susciter de telles réformes, le rapport recommande, afin de limiter les écueils politiques, d’adopter une approche progressive dans la mise en œuvre des changements structurels nécessaires et de se focaliser dans un premier temps sur des secteurs émergents tels que l’économie numérique et l’économie verte, qui comptent moins d’opérateurs historiques et de groupes d’intérêt puissants, précise-t-on.

D’après son résumé analytique, le rapport apporte trois contributions clés.

Premièrement, le cadre conceptuel du rapport propose une approche pour expliquer comment les marchés de produits de la région influent sur le marché du travail.

Deuxièmement, le rapport offre un nouvel aperçu de l’évolution du secteur privé au fil des ans, grâce à deux séries d’enquêtes sur les entreprises réalisées par l’instance financière internationale et disponibles pour la première fois pour plusieurs économies de la région. En 2019, seulement 6% des entreprises interrogées dans le cadre de l’enquête dans les pays MENA étaient de jeunes entreprises (de cinq ans au plus), et cette part a diminué en moyenne entre 2012 et 2019. En outre, une faible proportion d’entreprises privées dans la région MENA investit dans le capital physique (immobilisations) ou dans leur main-d’œuvre.

De plus, grâce à une mesure introduite pour la première fois dans les enquêtes sur les entreprises de la BM concernant les liens qu’entretiennent les entreprises avec les milieux politiques, le rapport révèle qu’environ 8% des entreprises de la région, en moyenne, ont affirmé que leur propriétaire, directeur général ou principal gestionnaire (ou l’un des membres de leur conseil d’administration) avait été élu ou nommé à un poste politique dans le pays concerné, souligne -t-on, sachant que les chiffres varient d’un pays à l’autre, la part la plus élevée étant de 28% des entreprises politiquement connectées en Tunisie.

Troisièmement, le rapport souligne l’importance qu’il y a à comprendre les politiques et les règlements qui peuvent nuire à la contestabilité du marché. La réglementation des marchés de produits (PMR) est particulièrement pertinente dans ce contexte parce qu’elle influe sur les charges que doivent supporter les entreprises à leur entrée dans le marché et sur le degré de concurrence entre les entreprises déjà présentes sur le marché, assure la BM.

Toujours d’après le résumé analytique du rapport de la BM, compte tenu de l’économie politique difficile des réformes à engager et instituer dans la région MENA, ledit rapport soutient qu’il est important de séquencer minutieusement les actions à mener pour promouvoir une plus grande contestabilité des marchés et d’adopter parfois une approche graduelle. Une autre démarche possible pour assurer la faisabilité des réformes sur le plan politique est de se concentrer d’abord sur les secteurs émergents qui comptent peu d’entreprises en place et où les groupes d’intérêt ont moins de pouvoir, de sorte que les travailleurs et les intérêts acquis sont moins perturbés, selon la BM.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek