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BM, La Tunisie citée en « exemple » où le poids du secteur public a avorté la transition vers l’économie de marché

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La Banque Mondiale (BM), vient de publier un bulletin d’information économique intitulé « Excès de confiance : Comment des défaillances économiques et sanitaires ont laissé la région MENA démunie face à la COVID-19 ».

Le bulletin d’information économique de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) estime que les économies régionales, qui s’étaient contractées de 3,8 % en 2020, connaîtront une croissance de 2,8 % en 2021.

De manière générale, le coût cumulé en termes de pertes de production associé jusqu’à présent à la crise de COVID-19 dans la région, d’après la BM, est d’à peu près 200 milliards de dollars, un nombre obtenu en comparant les prévisions concernant le niveau de PIB à ce qui aurait été enregistré sans la COVID-19.

Le bulletin prédit que la reprise économique sera timide et inégale, le PIB par habitant, qui constitue un indicateur plus précis du niveau de vie des populations, augmentant d’à peine 1,1 % en 2021 après avoir diminué d’environ 5,4 % en 2020. On estime, également, à cet effet, que 13 pays sur les 16 pris en compte dans les prévisions macroéconomiques auront un niveau de vie inférieur à ce qu’ils connaissaient avant la COVID.

La reprise dans la région dépendra aussi du déploiement rapide et équitable des vaccins, alors que l’incertitude politique dans certains pays présente aussi des risques pour la croissance, indique la BM.

Le bulletin de la BM s’intéresse particulièrement à la manière dont le défaut de préparation des systèmes de santé a entravé la riposte à la pandémie. La région MENA est l’une des seules du monde en développement où la part des dépenses publiques dans le PIB a augmenté pendant la décennie qui a précédé la pandémie, passant de 16 % à 18 % entre 2009 et 2019.

Les secteurs publics pléthoriques et la dette publique considérable qui en ont résulté ont détourné des ressources qui auraient pu être investies dans la santé publique, ce qui a grevé la capacité à répondre à la crise sanitaire. Désormais, ces pays devront accorder plus d’attention à la disponibilité de données à jour sur la santé publique et s’employer à remédier au sous-investissement dans les systèmes de santé publique vitaux, souligne la BM.

L’institution financière internationale précise, par ailleurs, dans son bulletin qu’avant les troubles sociaux associés au printemps arabe en 2011, les pays de la région suivaient un modèle de développement centré sur l’État, un modèle clairement en perdition, comme en attestaient des faiblesses macroéconomiques croissantes, dont une dette publique en hausse, des déficits budgétaires et des déséquilibres commerciaux.

Par la suite cependant, les autorités régionales n’ont pas réussi à entreprendre les réformes approfondies qui étaient nécessaires, d’après la BM, pour opérer la transition vers une croissance inclusive axée sur le marché et à cet égard, certaines des politiques qui caractérisaient le contrat social traditionnel se sont enracinées davantage et le secteur public a accru son empreinte sur l’économie. Par exemple, des données issues de la Tunisie, note la BM, montraient une forte augmentation de l’emploi dans le secteur public après 2010. Partout, cette tendance a donné lieu à une transition avortée vers une économie de marché, martèle la banque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek