Alors que rien n’est réglé sur le front ukrainien les bruits de botte montent du côté de la Finlande et de la Suède. La Finlande, terrorisée par le sort de l’Ukraine, court vers l’OTAN pour se protéger de la furie du président russe, Vladimir Poutine. Du côté de la Suède le projet d’adhésion à l’Alliance n’est pas encore acté mais le débat fait rage. Moscou fulmine. Le Kremlin considère ces plans comme une menace existentielle et son porte-parole a déclaré ceci ce jeudi 12 mai : “l’élargissement de l’OTAN et le rapprochement de l’Alliance de nos frontières ne rend pas le monde et notre continent plus stable et plus sûr“. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui est moins frileux que ses partenaires de l’Union européenne (UE), n’a pas hésité à brandir les armes nucléaires pour protéger les futurs candidats à l’OTAN…
Johnson est le tout premier leader occidental à oser envisager “très sérieusement” une telle éventualité, d’après The Times repris par Courrier international. C’est ce qui est sorti du voyage du Premier ministre britannique en Finlande et en Suède hier, visite durant laquelle un pacte de défense mutuelle a été scellé. Le président finlandais, Sauli Niinisto et la Première ministre, Sanna Marin, ont fait savoir ce matin qu’ils veulent une adhésion à l’OTAN “sans délai”. Ce qui posera un énorme problème à la Russie en vertu des 1340 kilomètres de frontière qu’elle partage avec la Finlande…
Johnson, fragilisé politiquement par ses fêtes en plein confinement, cherche sans doute des coups d’éclat pour faire diversion. Mais au-delà de ça il cherche aussi à tisser des liens avec d’autres pôles dans le monde, une démarche qu’il a impulsée depuis la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE (Brexit). Reste la question explosive de l’adhésion à l’OTAN. Rappelons que ce sont ces mêmes velléités qui valent à l’Ukraine sa confrontation armée avec la Russie…
En tout cas du côté de l’OTAN la perspective de faire face à la colère de Poutine n’effraye personne, en apparence du moins. Le secrétaire général de l’Alliance, le Norvégien Jens Stoltenberg, a lâché ce matin : “Il s’agit d’une décision souveraine de la Finlande (…) Si la Finlande décidait de postuler, elle serait chaleureusement accueillie au sein de l’Otan et le processus d’adhésion se déroulerait sans heurts et rapidement“.
Les Britanniques montrent les crocs en Europe du Nord depuis le 24 février 2022, date à laquelle les troupes russes ont fait irruption en Ukraine. Londres a posé une série d’actes militaires, notamment en envoyant en mars dernier les navires de guerre HMS Northumberland et HMS Richmond pour patrouiller dans la mer Baltique. A signaler que le contingent britannique opérant en Estonie (membre de l’OTAN) a doublé, pour monter à 1650 soldats…
Johnson, fidèle à sa réputation de fonceur, va vite et fort. Reste à savoir s’il n’embarque pas ses protégés – la Finlande et la Suède – dans une dangereuse aventure, pour eux et pour le monde. La réaction du maître du Kremlin nous en apprendra davantage…
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