Tunisie Numérique a exposé hier lundi 13 juin les raisons du flop d’une des réunions de la dernière chance pour éviter au pays une grève générale ce jeudi 16 juin. Slaheddine Salmi, secrétaire général adjoint de l’UGTT, est revenu ce mardi 14 juin sur les détails de cette affaire qui tient en haleine toute la population. Et les détails qu’il a livrés sur une radio privée sont accablants pour le gouvernement de Najla Bouden…
Salmi n’a pas hésité à qualifier de «mascarade» cette rencontre entre une délégation ministérielle et celle de la centrale syndicale. Il a confié qu’un terrain d’entente avait été trouvé pour enterrer la circulaire numéro 20 mais qu’à la dernière minute les émissaires de Bouden ont tourné casaque, à la surprise générale et sans aucune explication…
«Les discussions sont incontestablement un échec. Notre but n’est pas la grève mais bien un accord autour de solutions, cependant ce qui s’est produit hier est une vraie mascarade, les propositions de l’équipe gouvernementale n’étaient pas acceptables au point que nous ne les avons même pas mentionnées sur le PV“, a affirmé l’adjoint de Noureddine Taboubi…
Pour charger encore plus la barque du gouvernement, il a ajouté que sa délégation ministérielle “manquait de sérieux“, qu’il y régnait la cacophonie et la discorde, avec “une incohérence totale dans les positions exprimées. Ce que nous avons vu hier est très grave, on était dans l’improvisation», a confié Slaheddine Salmi.
Finalement les deux parties se sont séparées après cinq heures de débats sans parvenir à accorder leurs violons, mis à part un délai pour des discussions sur le statut de la fonction publique et qui ont été renvoyées à fin juillet 2022. C’est un peu maigre…
La conséquence immédiate : à l’heure où on écrit ces lignes la grève générale est toujours d’actualité. On verra ce que les prochaines heures donneront…
La conclusion qu’on tire de ce laxisme apparent du gouvernement c’est soit une impréparation totale, ce qui serait une bévue impardonnable vu les conséquences désastreuses de ce vaste mouvement social ; soit le gouvernement, avec l’assentiment du chef de l’Etat, Kais Saied, joue sciemment la montre et feint l’improvisation en pariant sur la démobilisation des troupes de l’UGTT le jour J, une hypothèse qu’on avait émise hier ici même…
Une chose est certaine : que ce soit l’un ou l’autre, l’attitude du gouvernement recèle de gros risques, pour lui et pour le pays tout entier…
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