Tunisie

Bouderbalaa re-tourne Casaque, tire sur Belaïd/Mahfoudh et re-file chez Saied

Partager

Le président de l’Ordre national des avocats (ONAT) et membre de la Commission consultative pour une nouvelle République, Brahim Bouderbala, a été le premier à prendre ses distances avec la mouture de la Constitution parue dans le Journal officiel (JORT). Il l’a fait dès le lendemain, le 1er juillet 2022, avec moult détails sur les différences entre leur copie et le texte usiné par le chef de l’Etat, Kais Saied. Patatras ce lundi 4 juillet : Me Bouderbala tourne casaque, pour la deuxième fois et rentre au bercail…

Le bâtonnier des avocats, qui manifestement a mis à profit le week-end pour cogiter, loin de l’agitation qui a suivi la publication du dernier JORT, a affirmé qu’in fine il y a quelques concordances entre le texte initial de la Constitution et la version finale, et que cette dernière comporte même des avancées. Il est d’avis qu’il y a des points qui pourront toujours être révisés mais que grosso modo le document que beaucoup prêtent à la main de Saied est de nature à offrir à la Tunisie la stabilité politique et institutionnelle qu’elle a perdue. En conséquence le président du Comité des affaires économiques et sociales de la Commission consultative appelle à dire “Oui” au référendum du 25 juillet…

Pr Amine Mahfoudh a été le deuxième à se désolidariser du projet présidentiel, avec une formule qui a fait beaucoup jaser le 1er juillet 2022. Enfin le président de la Commission consultative, Sadok Belaïd, a manifesté publiquement son désaccord profond avec le texte final, là aussi avec une pléthore de détails sur le dangereux virage constitutionnel pris par Saied. On croyait que ce dernier avait fait le vide autour de lui, lâché par sa dream team qui a tant fait pour lui. C’était sans compter sur le revirement spectaculaire du président de l’Ordre des avocats…

Ce dernier, qui était le soutien le plus actif du président de la République jusqu’à la petite “désertion” du 1er juillet, a tiré au passage sur ses anciens compagnons mais sans les nommer – Sadok Belaïd et Amine Mahfoudh. Il a déclaré que tout le monde connaissait les termes du “contrat” : Un travail strictement consultatif, ce qui explique d’ailleurs que des doyens de facultés et l’UGTT aient refusé de siéger à la Commission nationale consultative…

Le fait est que Me Bouderbala, sans doute un peu secoué par le torrent de réactions qui ont suivi la publication de la nouvelle Constitution, a un peu flanché. Il a sans doute songé à abandonner en rase campagne le chef de l’Etat, avant de se raviser manifestement. L’histoire ne nous dit pas si l’occupant du palais de Carthage lui pardonnera sa petite faiblesse d’un week-end…

Laissez un commentaire