Mourad Hattab, expert en économie, a présenté, dans une déclaration accordée à Tunisie Numérique, une analyse du projet de loi de finances pour l’année 2025.
Notre interlocuteur a estimé que l’élaboration du PLF 2025 a pris en compte la situation économique du pays, notamment le taux d’inflation et les prévisions de croissance.
Il a indiqué que le secteur public a bénéficié d’un budget d’environ 26 milliards de dinars, soit le montant le plus élevé depuis 2011, par rapport à un budget global de l’État d’environ 78 milliards de dinars.
Hattab a également soulevé plusieurs questions concernant la politique économique du gouvernement, notamment sur la question de savoir si la Tunisie adoptera ou non une politique d’austérité.
L’expert en économie a aussi révélé que le gouvernement a alloué 1 milliard de dinars pour la modernisation de la flotte de transport.
Dans le même ordre d’idées, il a rappelé que la Tunisie rejette la possibilité de recourir à l’endettement extérieur, soulignant que le pays aura seulement 6 milliards de dinars de dettes extérieures en 2025 et devra emprunter 21 milliards de dinars en interne par le biais de prêts nationaux.
“Bien qu’il y ait un contrôle des dépenses courantes, il aurait été possible d’améliorer la gouvernance, notamment en ce qui concerne les frais administratifs, qui sont devenus excessivement élevés,” a-t-il déclaré, suggérant un réajustement des horaires de travail dans l’administration tunisienne pour mieux s’adapter aux objectifs de numérisation du pays.
Il a aussi évoqué la possibilité d’introduire dans le budget des mesures permettant aux Tunisiens d’ouvrir des comptes en devises étrangères, en tenant compte des progrès technologiques mondiaux, ainsi que d’autres propositions concernant les taxes sur l’énergie solaire.
Bien que l’expert en économie ait reconnu certains aspects positifs et les efforts du ministère des Finances pour équilibrer les ressources et les dépenses, il a exprimé des préoccupations quant à la pression fiscale importante, notamment pour les tranches à revenus élevés, pour lesquelles il est difficile de supporter une imposition de 40 % ou plus.
De plus, il a constaté que les petites et moyennes entreprises ne bénéficient pas des avantages nécessaires, étant dans une situation délicate.
“Les finances publiques sont sur la bonne voie et commencent à se redresser progressivement, bien qu’elles soient confrontées à des défis importants en raison des conditions régionales et mondiales,” a-t-il conclu.
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