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Ça sent la Paix des Braves entre Saied et l’UGTT, Tebboune à la manoeuvre?

Ça sent la Paix des Braves entre Saied et l’UGTT, Tebboune à la manoeuvre?

Il a fallu attendre le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie pour voir le chef de l’Etat, Kais Saied, échanger une poignée de main avec le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi. Le chargé de l’information de la centrale syndicale a même balancé deux photos de l’accolade entre le président de la République et Taboubi. Une révolution en soi puisque les deux hommes s’évitent soigneusement depuis leur dernière rencontre, le 23 mai 2022, ou plutôt c’est Saied qui tenait à distance le leader de l’UGTT…

Entre temps il y a eu la grève générale dans le secteur public et l’annonce d’une deuxième qui embarquera cette fois toute la fonction publique. Toute cette agitation n’a pas fait tiquer l’occupant du palais de Carthage. En tout cas il n’en a rien montré publiquement. Alors qu’est-ce qui s’est passé pour que Saied daigne accorder un regard au trublion de la centrale syndicale ?

Notre hypothèse est que le chef de l’Etat a sans doute beaucoup apprécié le fait que l’UGTT ne crie pas avec les loups et que, pour une fois, elle ne joue pas les objecteurs de conscience auprès des citoyens qui se déplaceront dans 3 semaines pour le référendum. En choisissant de ne pas dicter leur choix aux Tunisiens, ce qui leur a été reproché par un ex-membre du cerle présidentiel, Taboubi et les siens ont fait une fleur à Saied et manifestement ce dernier l’a appréciée à sa juste valeur. Vous imaginez l’UGTT qui se joint à la cohue ambiante pour mettre des bâtons dans les roues du président de la République, ça aurait certainement compliqué la tâche de ce dernier.

Le fait que Saied se fende d’un communiqué pour s’expliquer et demander avec insistance que les citoyens lui accordent leurs votes ce 25 juillet est la preuve que le palais de Carthage, quoi qu’il dise, n’est pas au summum de la sérénité. Toute cette agitation autour du référendum et surtout le ramdam des opposants pour inciter les électeurs à rester chez eux n’est pas de nature à rassurer la maison Saied…

En fait ce n’est pas le ‘Non’ qui est le plus à craindre mais une forte abstention qui jetterait tout de même le discrédit sur le projet présidentiel. Le fait que Taboubi ne se joigne pas à la cohorte des empêcheurs de tourner en rond est donc en soi un énorme soulagement, même si le camp présidentiel ne l’avouera jamais.

Cette poignée de main aurait pu, aurait dû se faire ici en Tunisie et beaucoup plus tôt pour muscler un peu la position du chef de l’Etat. Reste à savoir s’il y aura une suite à ce premier pas vers le dégel entre les deux hommes…

Reste aussi à savoir si le président algérien, Abdelmajid Tebboune, y est allé de son initiative pour rapprocher les deux hommes. Si tel est le cas, l’homme fort de l’Algérie, de par son autorité naturelle et sa place très spéciale dans le coeur des Tunisiens, pourrait avoir la clé du dénouement du conflit entre Saied et Taboubi.

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