Le Canada serre, serre, au nom de l’impossibilité d’offrir à tous les migrants un toit, du boulot, au nom aussi de la montée croissante de la xénophobie, laquelle comme on le sait oscille avec la crise économique. Après avoir baissé drastiquement les objectifs d’accueil pour 2025-2027 et gelé 2 gros programmes d’immigration permanente au Québec le pays franchit d’autres paliers…
Après les migrants réguliers les autorités s’attaquent aux illégaux. Le sémillant Premier ministre Justin Trudeau, en grande difficulté sur le plan politique (d’après les sondages il pourrait même perdre la prochaine élection face au conservateur Pierre Poilievre), est contraint d’enterrer sa promesse sur une régularisation massive des sans-papiers. Le gouvernement canadien gèle tout, sous la pression d’une opinion publique qui se radicalise.
Un cauchemar, le pire, pour des centaines de milliers de personnes qui vivotaient clandestinement au Canada. Jusqu’ici les autorités fermaient les yeux en vertu de leur apport indéniable à l’économie canadienne, désormais c’est le règne de l’incertitude avec son lot d’angoisse. L’opposition conservatrice, qui a enfourché le cheval de l’immigration pour sa campagne électorale, a eu gain de cause.
Les sondages d’opinion indiquent nettement que la population canadienne est très clivée sur la question de l’immigration, comme partout en Occident (surtout en Europe). Les Canadiens n’hésitent plus à pointer l’impact de l’immigration sur le marché du travail et les services publics. Les choses se tendent, Trudeau freine des quatre fers. Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a fait savoir qu’aucune régularisation massive ne sera lancée d’ici les prochaines élections.
Une promesse de campagne vient d’être enterrée, et la crédibilité du pouvoir en place avec. Mais Marc Miller n’exclut pas des initiatives dans certaines niches, notamment dans des secteurs économiques où la main-d’œuvre est sous-tension. L’agriculture et la construction, adossées sur les travailleurs migrants pourraient échapper au tour de vis. Là le gouvernement maintenir la régularisation des sans-papiers.
On évalue entre 100 mille et 1 million le nombre de migrants qui résident et travaillent dans le pays sans statut légal. Sans perspective d’intégration durable les prochains mois et années seront un enfer. Beaucoup d’organisations de défense des droits des migrants s’insurgent contre cette décision, qui foule au pied la tradition d’accueil du Canada. Marc Miller n’en démord pas : «l’ère de l’approvisionnement illimité en main-d’œuvre étrangère à bas coût est révolue»…
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