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Carrefour France face à une nouvelle tourmente …

Carrefour France face à une nouvelle tourmente …

Carrefour, société française de la grande distribution, se retrouve une nouvelle fois sous le feu des critiques.

En 2025, le groupe prévoit de céder la gestion de 39 magasins, dont 15 hypermarchés, via des contrats de franchise ou de location-gérance.

Cette décision concerne près de 4 300 salariés et s’inscrit dans une stratégie récurrente amorcée sous la direction d’Alexandre Bompard, qui a déjà entraîné la sortie de 344 magasins et de plus de 27 000 employés depuis 2017.

Une stratégie qui interroge

Carrefour justifie ces cessions comme une alternative à la fermeture de magasins, affirmant qu’elles permettent de préserver des emplois tout en réduisant les coûts, notamment salariaux, transférés aux franchisés. Mais pour les syndicats, cette stratégie cache une restructuration déguisée.

La CGT évoque même un « carnage social », tandis que la CFDT, dénonçant l’échec du dialogue social, a décidé d’intenter une action en justice pour bloquer toute nouvelle cession.

Sylvain Macé, secrétaire national chargé de la grande distribution à la CFDT, rappelle que cette politique est lourde de conséquences : « Ce modèle détricote progressivement le rôle social et économique d’un groupe comme Carrefour en France. »

Une vague de cessions sans fin

Le nombre de magasins concernés en 2025 (39) est cohérent avec les années précédentes : 37 en 2024, 41 en 2023 et 43 en 2022. 

Cependant, derrière les chiffres, ce sont les réalités humaines qui inquiètent. Les salariés, souvent transférés vers des structures indépendantes, perdent les avantages liés à leur statut au sein du groupe Carrefour.

Cette situation exacerbe les tensions sociales dans un secteur déjà fragilisé par des baisses de fréquentation et des marges en déclin.

Un impact économique et social préoccupant

Depuis son arrivée à la tête de Carrefour, Alexandre Bompard a choisi de s’orienter vers un modèle basé sur la franchise et la location-gérance. Si ce modèle peut être économiquement viable pour le groupe, il pose de nombreuses questions :

  • Précarisation de l’emploi : Les salariés transférés vers des franchisés perdent souvent en stabilité et en avantages sociaux.
  • Abandon progressif des territoires : Dans certaines zones, notamment rurales, ces transformations réduisent l’accès à des services de proximité de qualité.
  • Erosion du lien social : Carrefour, en tant qu’acteur historique de la grande distribution, voit son rôle de moteur économique local s’affaiblir.

Une crise de confiance entre Carrefour et ses salariés

Pour les syndicats, cette stratégie met en lumière une crise profonde dans les relations sociales au sein du groupe. Alors que le dialogue semble rompu, les salariés dénoncent une vision court-termiste et une absence de transparence.

La CFDT, qui avait déjà intenté une action judiciaire en 2024, persiste à contester la légalité de ces cessions. Elle réclame un moratoire sur les franchisations jusqu’à ce qu’un cadre social clair soit établi pour les employés concernés.

Une image ternie pour Carrefour

Au-delà de ses murs, cette stratégie soulève aussi des questions sur l’image de Carrefour en tant qu’acteur engagé. En multipliant les restructurations et en limitant sa communication sur ces sujets, le groupe s’expose à une critique croissante de la part de l’opinion publique.

La grande distribution, déjà confrontée à de nombreux défis (inflation, concurrence accrue des e-commerces et des circuits courts), pourrait-elle pâtir davantage de telles décisions ?

Une réflexion nécessaire pour l’avenir

Face à ces bouleversements, Carrefour doit rapidement redéfinir son rôle dans l’écosystème économique français. Si la rationalisation des coûts est une priorité légitime, elle ne peut se faire au détriment de l’emploi, de la qualité de service et de l’engagement social.

Le géant de la grande distribution est-il en train de perdre son ancrage historique dans les territoires pour se transformer en une simple machine à profit ?

La question reste ouverte, mais les décisions à venir pourraient bien redéfinir l’avenir du groupe, et de tout un secteur.

 

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