Après des mois de mobilisation, le géant de la grande distribution Carrefour a annoncé la fermeture de ses 51 magasins en Jordanie à partir du 4 novembre 2024.
Ce retrait fait suite à une intense campagne de boycott menée par les Jordaniens en soutien à la cause palestinienne, une action populaire qui a provoqué une chute des ventes de plus de 80 % depuis le début des hostilités israéliennes contre Gaza en octobre 2023.
Une campagne de boycott qui porte ses fruits
Le mouvement de boycott a pris une ampleur sans précédent en Jordanie, avec des milliers de citoyens mobilisés contre les marques perçues comme soutenant Israël. Carrefour est l’une des entreprises les plus touchées par cette mobilisation.
Des vidéos montrant des soldats israéliens portant des sacs Carrefour avaient provoqué une vive réaction chez les consommateurs jordaniens, accentuant leur volonté de boycott.
Carrefour Jordanie a publié un message sur sa page Facebook pour annoncer la nouvelle : « À partir du 4 novembre 2024, Carrefour cessera toutes ses opérations en Jordanie. Nous remercions nos clients pour leur soutien et nous excusons pour tout inconvénient que cette décision pourrait causer. »
Hyper Max : le nouveau nom du groupe pour contourner le boycott ?
Peu après l’annonce de la fermeture de Carrefour, le groupe Al-Futtaim, qui détient la franchise Carrefour dans la région, a lancé une nouvelle marque, « Hyper Max », comme potentiel substitut pour la Jordanie. Cette stratégie pourrait être une tentative de contourner l’effet du boycott, bien que de nombreux Jordaniens restent déterminés à boycotter toute marque ayant des liens avec Israël.
L’impact économique d’une mobilisation nationale
Selon des sources locales, les ventes de Carrefour en Jordanie avaient chuté de plus de 80 % depuis le début de la campagne de boycott. En dépit de nombreuses promotions et réductions, les consommateurs ont maintenu leur position. Face à ces pertes, Carrefour n’a eu d’autre choix que de cesser ses activités dans le royaume.
Le boycott des produits et marques perçues comme soutenant Israël est devenu une norme pour de nombreux Jordaniens. Le professeur d’économie jordanien, Amer Choubaki, a affirmé que cette initiative « s’est transformée en un mode de vie pour les citoyens jordaniens ». Il a également noté que ces campagnes de boycott bénéficient au marché local, avec une préférence accrue pour les produits jordaniens.
Une victoire populaire saluée
La campagne de boycott « BDS Jordanie », en soutien à la Palestine, s’est félicitée de cette victoire. Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, l’organisation a salué les citoyens : « La voix des Jordaniens est plus forte que celle de l’oppression. La fermeture de Carrefour est un triomphe pour ceux qui refusent de soutenir l’occupation. »
Les réseaux sociaux ont rapidement relayé l’annonce de Carrefour, et le message a été partagé plus de 7 000 fois, selon Reuters. Les commentaires saluent le succès de cette action populaire, tandis que les appels à continuer de boycotter d’autres marques étrangères prennent de l’ampleur.
Le soutien aux produits locaux
La campagne de boycott a également renforcé la position des produits locaux en Jordanie. Selon une enquête réalisée par le Centre d’études stratégiques de l’Université de Jordanie, 95 % des Jordaniens ayant participé au boycott se sont tournés vers les produits locaux comme alternative. Cette initiative a non seulement démontré l’efficacité du boycott mais a également permis de soutenir l’économie nationale.
Une prise de conscience grandissante
Le coordinateur de la campagne « Jordan Boycotts », Hamza Khodr, a souligné l’impact durable de ces actions de boycott sur la conscience nationale : « Les citoyens sont désormais plus attentifs aux marques qu’ils consomment, cherchant des alternatives locales et boycottant même les influenceurs qui évitent de parler de la situation à Gaza. »
Ainsi, la fermeture de Carrefour en Jordanie marque une étape importante dans la mobilisation des Jordaniens en soutien à la Palestine. Plus qu’une simple réaction ponctuelle, le boycott s’est transformé en une culture de consommation responsable, où chaque achat est un acte de solidarité.
Ce succès populaire envoie un message fort : la volonté des citoyens peut avoir un impact significatif sur les multinationales et promouvoir un changement vers des valeurs plus éthiques.
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