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Ce discours au Parlement européen fera le bonheur de Saied, pas Moussi, Ghannouchi & Co

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24 heures après la salve de la Commission européenne – sur un tout autre sujet – cette prise de parole au Parlement européen ce jeudi 20 octobre devrait mettre du baume au coeur du chef de l’Etat tunisien, Kais Saied. L’intervention est signée par Thierry Mariani, un Français, qui était un cadre de la droite – Les Républicains – avant de porter les couleurs du Rassemblement national de Marine Le Pen. Voici l’intégralité de son discours :

“A force d’entendre ces débats en urgence sur les droits de l’Homme et le monde méditerranéen, je me pose une question : Existe-t-il ici une option  préférentielle pour les Frères musulmans au Parlement européen ? Nous sommes en droit de nous poser la question vu les déclarations aujourd’hui de l’UE et des associations dites de défense des droits de l’Homme au sujet de la Tunisie, comme ce fut d’ailleurs le cas hier avec l’Egypte”.

“Quand ce pays était dirigé par les Frères musulmans d’Ennahdha, sous perfusion d’argent occidental, nous ne trouvions rien à redire. Heureusement le peuple tunisien était plus courageux et a dit stop à la régression de ses moeurs et de ses finances. Le président Saïed est arrivé. Il est arrivé avec un  soutien populaire extrêmement important. Il tente de rétablir l’autorité politique et présidentielle. Il tente de renouer le dialogue de Tunis avec les  institutions financières internationales. Il tente aussi de rétablir une certaine stabilité politique”.

“De quoi la Tunisie souffre-t-elle aujourd’hui ? D’abord, d’un voisinage compliqué, ensuite, d’une crise inflationniste. Pour le peuple tunisien, la priorité est de vivre plutôt que de survivre. Alors que la Tunisie vient de parvenir à un accord (ça a été dit) avec le FMI, nous devrions plutôt réfléchir à ses côtés sur la manière de  coopérer afin de renforcer la coopération régionale en Méditerranée. C’est notre intérêt au plan migratoire. C’est notre intérêt au plan sécuritaire. C’est notre  intérêt au plan géopolitique tant les liens culturels avec ce pays sont forts”.

“Nous avons besoin d’un Maghreb fort capable d’offrir des opportunités économiques à ses enfants, de lutter contre les islamistes et de participer à  l’équilibre de toute cette région de l’Afrique. Depuis 2019, le président Saïed essaye de renforcer l’Etat, condition essentielle pour que la Tunisie retrouve son envergure régionale et internationale. Je ne pense pas que multiplier les ingérences pour le contraindre à suivre certaines recettes qui ont systématiquement échouées depuis 2011, soit une bonne chose”.

Le député européen a conclu en ces termes : “Chers collègues, pour vous, la Tunisie est en face de l’Europe (…) Pour nous, elle est avec l’Europe, dans un intérêt partagé pour notre bien commun : La Méditerranée”.

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