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Ce qu’a dit Dr Moez Cherif est terrifiant : Yaacoubi et sa clique tuent l’avenir de la nation

Ce qu’a dit Dr Moez Cherif est terrifiant : Yaacoubi et sa clique tuent l’avenir de la nation

On avait évoqué ici même les dégâts de la crise endémique dans l’Education nationale, notamment les effets de la rétention des notes dans la tête de nos enfants et pour l’avenir de ce pays. Docteur Moez Cherif, chirurgien pédiatrique, Fondateur et président de l’Association tunisienne de défense des droits de l’enfant, était dans les studios de la RTCI ce matin du mercredi 17 mai pour exposer les conséquences désastreuses du banditisme syndical auquel se livrent les enseignants, sous la houlette de Lassaad Yaacoubi et Nabil Houachi.

Le praticien a évoque l’explosion des cas de consultation en pédopsychiatrie à cause de l’accumulation des dérives et ratés dans le système éducatif, avec une accélération folle depuis la dite Révolution. Il a pointé le climat ambiant dans lequel baignent nos enfants, un climat délétère entretenu par des enseignants qui ont complètement “démissionné” et tourné le dos à leur sacerdoce.

La résultante de cet état de fait c’est un net recul des valeurs drainées par l’école publique, qui se traduit par une perte de confiance en l’institution scolaire. Et puisque l’Etat n’est pas capable de soulager les maux des élèves et de leurs parents ce sont toutes les institutions du pays qui sont frappées par cette crise de confiance, a commenté Dr Cherif. Comment après ça envisager le vivre ensemble ? Comment bâtir un avenir commun avec ça ?

Il a évoqué une injustice sociale érigée en système, avec des écoles privées qui fonctionnent normalement, avec un encadrement pédagogique constant et un déroulement normal des cours, examens et remise des notes. A l’inverse l’école publique est paralysée depuis des mois sans que les pouvoirs publics ne fassent quoi que ce soit pour mettre un terme à ce scandale national qui compromet gravement l’unité nationale et le devenir du pays.

Par ailleurs le président de l’Association tunisienne de défense des droits de l’enfant a parlé de la tyrannie qui règne dans les milieux scolaires, avec des élèves dont la parole est bridée, des élèves qui ne peuvent même pas crier leurs problèmes et souffrances. Il a dénoncé “la dictature qui sévit dans les Conseils de discipline”, lesquels réprime sévèrement toute contestation de la part des élèves, avec des sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion. Il a évoqué des cas qui ont fini par des tragédies.

Selon lui il ne faut pas minorer l’impact de la crise de l’éducation dans le fléau de l’immigration illégale. Avec 1 million de petits tunisiens déscolarisés il faut s’attendre à des problèmes que le pays traînera longtemps. Il a dit que les citoyens s’émeuvent des 400 mineurs subsahariens non accompagnés qui ont débarqué en Tunisie en 2022 alors que dans le même temps 2000 enfants tunisiens non accompagnés ont rejoint les côtes européennes.

Au sujet des hausses de salaires que réclament à cor et à cri les syndicats de l’enseignement de base et secondaire le chirurgien pédiatrique a déclaré que le problème sera résolu quand le PIB montera. Il a ajouté que le pays doit se remettre au travail pour produire de la richesse, et seulement après on parlera de sa redistribution, mais pas avant…

Rappelons que près de 97% du budget de l’Education est mangé par les salaires du personnel. Et avec ça ils en redemandent encore ! Que reste-t-il pour les infrastructures, pour l’entretien, pour l’eau potable ? Je pose la question aux enseignants.

Dr Cherif a dit qu’il n’y a pas que les enseignants qui souffrent, la moitié des actifs du pays touche le salaire minimum. Et à ce qu’on sache les enseignants ne sont pas logés dans cette catégorie, alors qu’ils ne viennent pas exiger des majorations salariales, il y a beaucoup plus malheureux qu’eux. Le médecin pédiatre a déploré la dislocation de la solidarité nationale qui fait que les gens regardent leurs nombrils, oubliant tous ceux qui sont plus mal lotis.

Le médecin est d’avis que des solutions sont envisageables pour tous ces problèmes mais que cela passera par des Etats généraux de l’éducation. Il propose un Dialogue national durant lequel tous les dysfonctionnements seront posés sur la table. Mais il insiste sur le fait qu’il ne faut pas laisser ça aux auteurs de la “destruction systématique de l’école publique” depuis des années, c’est-à-dire les syndicats et le ministère de l’Education. Il faut que toutes les franges de la société aient leur mot à dire, notamment le secteur privé qui a des exemples de réussite à partager avec les autres.

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