Economie

Ce qu’a dit l’UE est très grave mais ce qu’ont fait nos bourreaux l’est encore plus

Ce qu’a dit l’UE est très grave mais ce qu’ont fait nos bourreaux l’est encore plus

La Tunisie a célébré le 67ème anniversaire de son indépendance hier lundi 20 Mars. La fête aurait pu être plus belle si la situation du pays l’était. Mais voilà, depuis le 14 janvier 2011 la pente descend dangereusement et ceux qui ont fait ça au pays – les islamistes et compagnie – côtoient leurs victimes et même se réjouissent intérieurement des coups portés depuis l’étranger. Mais il faut situer toutes les responsabilités si on veut se donner une chance d’avancer…

Le chef de l’Etat, Kais Saied, a hérité d’un terrain miné par des années d’errements, de gabegie, de mauvaise politique économique, de non-gestion des deniers publics si ce n’est pour les aspirer au nom de l’indemnisation des dites victimes de la main de fer de Ben Ali, etc. Si on a le droit et même le devoir de demander des comptes à l’exécutif en place, c’est encore plus valable pour ceux qui ont mis la nation à genoux, l’obligeant à tendre la main au FMI, à l’Union européenne et que sais-je encore pour sa subsistance.

La Tunisie en est là en 11 ans à peine après le départ précipité du dictateur. Cette indépendance et cette souveraineté que clament le président de la République et bien nous ne l’avons plus parce que le pays n’en a plus les moyens, à cause des mêmes sinistres individus qui pleurnichent parce que l’épée de la Justice s’abat sur eux. Qu’est-ce qu’on a présentement ? Un pays qui a la réputation de ne rien faire pour s’en sortir, un pays qui fait peur et sape les nerfs de ses soutiens, un pays dont on craint l’effondrement

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, n’est pas le premier à le dire, le rapport du Forum économique mondial est passé par là en janvier 2022. Le rapport de janvier 2023 est un peu moins alarmiste mais les constats d’échec et les sombres prédictions sont les mêmes. Au point que les partenaires osent maintenant utiliser un langage cru que même dans nos pires cauchemars on n’imaginait pas. «L’Union européenne ne peut pas aider un pays incapable de signer un accord avec le Fonds Monétaire International», c’est ce qu’a osé asséner Borell. Mais est-ce qu’il faut lui en vouloir?

C’est à nous et à nous seuls qu’il faut s’en prendre. D’abord pour avoir fait les mauvais choix quand on a eu la possibilité de voter librement pour la toute première fois, en octobre 2011. Et ce sont ces mauvais choix que la Tunisie traîne et paye encore. Ensuite il faut s’en prendre à ceux qui avaient prétendu pouvoir piloter le pays et l’ont en fait précipité vers un mur. Mais après ça il faudra surtout trouver les ressources internes pour rebondir car on ne peut pas s’éterniser dans les complaintes…

S’il est unanimement admis que la boite à idées doit être tunisienne les solutions pratiques ne sont plus entre nos mains, hélas. Il faudra encore continuer à taper à la porte des bailleurs étrangers. Et évidemment ça ne peut pas se faire avec des postures diplomatiques guerrières, ça demande du doigté, de la finesse, de l’intelligibilité dans l’action. Bref, ça demande du génie. Tunis ne peut pas se permettre de mordre la main qui lui porte secours.

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