Il y a les expériences malheureuses qu’on fait ici en Tunisie – il y en a même à foison – et qu’on peut plus ou moins bien gérer, parce qu’on est chez soi après tout ; et il y a celles que l’on fait à l’étranger, et là c’est beaucoup plus délicat. Ce que la Tunisie n’a pas fait ou n’est pas en mesure de faire présentement pour être au niveau des standards européens, ce sont les tribulations de ce voyageur tunisien en France qui nous le disent le mieux…
Cet homme nous a raconté ses malheurs qui lui ont rappelé avec une violence inouïe que la Tunisie a beaucoup de chemin à faire. Il s’est retrouvé dans une gare en banlieue parisienne et a voulu se payer un billet pour aller quelque part dans la capitale. Et là ô surprise : des quatre machines à disposition, aucun n’ accepte le paiement par espèces, seulement le paiement par carte est acceptée…
Il en avait bien une (carte tunisienne) sauf que personne ne lui avait dit qu’il y a une surtaxe de 5 euros, et que donc le billet qui devait lui coûter 1,9 euro flamberait au-delà du supportable. Pourquoi cette surtaxe et pourquoi personne ne pense à expliquer ces désagréments aux citoyens tunisiens qui vont à l’étranger ? Mystère total. Il tentera de démêler tout ça plus tard, l’essentiel pour lui c’est de se sortir de là au plus vite. Et pas question de casquer pour la surtaxe ! C’est pas une question de moyens mais de principe. Philosophiquement il dit NON…
Alors commence une étrange quête pour trouver quelqu’un disposant d’une carte et qui surtout voudra bien accepter deux euros en échange de ce petit service : Un ticket pour se déplacer. Et là place à la mine déconfite des Français que vous croisez, qui se demandent avec une stupeur à peine dissimulée ‘mais d’où sort ce Martien qui propose des espèces dans un pays où elles sont en voie de disparition’…
C’est toute la violence symbolique que se prend en pleine poire quelqu’un qui a quitté un pays – la Tunisie – où les citoyens ne jurent que par le paiement en espèces et qui se rend dans un endroit – la France – où les usages sont tout autres. On mesure là tout le travail qui nous reste à faire pour imposer les transactions électroniques et être au niveau des nouveaux standards occidentaux.
De toute évidence il y a urgence dans ce monde d’interconnexions et d’échanges…
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