A la une

CEDEAO : Le début de la fin du Syndicat des Présidents, le Togo lâche le bruit sur son adhésion à l’AES

CEDEAO : Le début de la fin du Syndicat des Présidents, le Togo lâche le bruit sur son adhésion à l’AES

Après la défection du Mali, du Niger et du Burkina Faso pour monter l’Alliance des Etats du Sahel (AES) le Togo est fortement tenté de larguer la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) pour rallier l’AES. L’information a été livrée à “Vox Africa” par le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, avec les inflexions de circonstance : le dernier mot revient au chef de l’Etat, Faure Gnassingbé. Mais personne n’est dupe…

De toute évidence Lomé est fortement démangé par l’aventure et Dussey a lancé là un énorme ballon d’essai, le président Gnassingbé pourrait très vite transformer l’essai. D’autant plus que le ministre a ajouté un indice très parlant : Le peuple est désireux de migrer vers l’AES. “Le peuple veut…” En l’état rien n’étaye ses assertions, ni sondage ni étude ne le disent. Il est fort probable qu’il expose là les désidératas du palais présidentiel. Voyons, on est en Afrique, la parole publique doit toujours être interrogée.

Mais en l’occurrence l’important est que ce soit dit. Une sortie qui en dit long sur l’état de décrépitude de la CEDEAO comme organisation phare en Afrique de l’Ouest, comme Syndicat des chefs d’Etat devrais-je dire. Une officine de décideurs sclérosée, pataude, poussiéreuse, qui n’a même pas été capable d’empêcher la cohorte de coups d’Etat. La promesse d’intervenir militairement pour déloger les putschistes du Niger et rétablir le président élu dans ses fonctions, menace qui s’est dégonflée comme une baudruche, a complètement discrédité la CEDEAO.

Pour le Togo le calcul est politique mais surtout éminemment économique. Les 3 membres de l’AES sont enclavés, une adhésion du Togo leur offrirait un accès à la mer et des possibilités infinies avec le port de Lomé. Le commerce maritime ça pèse lourd sur la balance. Un autre pays voisin, le Bénin, pourrait offrir tout ça aux pays du Sahel, mais voilà, Cotonou est souvent à couteaux tirés avec le Niger. Le Togo c’est un placement beaucoup plus sûr.

Au Togo vous n’entendrez pas les diatribes anti-occidentales ou françaises, les relations sont bonnes, ce qui intéresse Gnassingbé et ses concitoyens c’est le business, le développement du pays, l’essor économique. Et pour ça la sortie éventuelle de la CEDEAO ne serait pas un frein. Lomé pourrait très bien faire comme le Mali, le Burkina et le Niger : claquer la porte du Syndicat des présidents tout en gardant l’essentiel, l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine)…

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut