Monde

Céréales ukrainiennes : Le deal très discret qui avantage nettement Poutine

Céréales ukrainiennes : Le deal très discret qui avantage nettement Poutine

On vous avait parlé d’un accord en vue pour soulager le marché mondial du blé, et bien après d’âpres négociations Russes et Ukrainiens parapheront le document ce vendredi 22 juillet à Istanbul, en Turquie. Au-delà de l’éclatante victoire diplomatique pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui est le seul à réussir le tour de force d’être ami à la fois avec la Russie et les Occidentaux, il faut voir ce qu’il y a dans le panier, ce que l’humanité y gagne, ce que chaque protagoniste y gagne…

L’écran de fumée du blé ukrainien

En principe les exportations céréalières devraient reprendre leur cadence via la mer Noire, dès que Russes et Ukrainiens, sous la houlette de l’ONU, auront signé le précieux document. Mais de quoi parle-t-on précisément ? Des céréales ukrainiennes prises en otage par les troupes russes dans cette guerre qui dépasse largement l’Ukraine et vise aussi à frapper directement l’ennemi historique : l’Occident. Il y a des éléments sous-jacents que les négociateurs se gardent d’ébruiter…

On parle, tout au plus, de 20 millions de tonnes de blé bloquées par Moscou, ce qui fait 1% de la consommation mondiale, d’après le journal Les Échos. Ce n’est pas ça qui a grippé toute la machine alimentaire de la planète, en fait ce blocus a surtout frappé l’Afrique, à laquelle était principalement destiné ce blé. Ce que d’ailleurs le président sénégalais et président de l’Union africaine était venu dire au président russe, Vladimir Poutine…

Ce qui a surtout impacté le marché mondial ce sont les sanctions qui ont plombé l’exportation du blé russe. Et de ce point de vue il faut reconnaître que Moscou vient de faire un coup de maître.

Poutine gagne sur toute la ligne

En effet (on vous passe les détails techniques sur l’application et le suivi de cet accord) on adjoindra discrètement au texte qui sera signé à Istanbul un mémorandum validé par les Nations unies et la Russie pour que les sanctions occidentales contre Moscou ne frappent plus ni les céréales ni les engrais russes, de quelque façon que ce soit. Poutine l’avait exigé dès le 3 juin dernier lors de sa rencontre avec le président sénégalais, manifestement il signera une victoire éclatante ce vendredi. Mais ce n’est pas le plus troublant dans ce dossier…

Le maître du Kremlin, lors de sa démonstration de force du 19 juillet en Iran, avait dit publiquement que les Américains avaient cédé sur la levée des sanctions contre l’engrais russe, il restait le blé pour que Moscou accepte de libérer les céréales ukrainiennes. Le document d’Istanbul sera la démonstration que la communauté internationale, avec la complicité de l’ONU, a cédé à Poutine sur toute la ligne.

La Russie, leader mondial des exportations de blé depuis 2016, avec 35 à 40 millions de tonnes de blé écoulées par an, soit 20 à 23% du total mondial, est donc assurément la grande gagnante de ce qui se joue en Turquie. L’Ukraine, 4ème exportateur mondial de blé, fait pâle figure à côté…

Après avoir fait sauter le verrou des sanctions sur son blé, à coup de chantage, le maître du Kremlin compte bien rééditer “l’exploit” sur le terrain du gaz, face aux Européens. La partie sera plus serrée cette fois, mais à mesure qu’approche la rudesse de l’hiver les chances de Poutine augmentent sensiblement. “Wait and see“.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut