Economie

Chiffres officiels – Baisse de la part de marché de la Tunisie au marché libyen à 3.9%

Chiffres officiels – Baisse de la part de marché de la Tunisie au marché libyen à 3.9%

Les échanges de biens entre la Tunisie et la Libye demeurent modestes dans la mesure où ils ne représentent qu’environ 1.9% en termes d’importations et 4% en termes d’exportations, en moyenne, sur la période 2001-2020, c’est ce que révèle un rapport de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) sur « les potentialités commerciales en Libye : un enjeu majeur pour la Tunisie » paru le 16 novembre courant.

Détérioration de la part de marché de la Tunisie

L’examen de l’évolution des exportations de biens de la Tunisie vers la Libye et de celles de ses autres fournisseurs montre, selon les données statistiques, que parmi les pays du Maghreb, seule la Tunisie figure dans le groupe des 20 premiers exportateurs vers la Libye et occupe une position satisfaisante.

Toutefois, elle a connu, d’après l’ITCEQ, une dégradation de son classement passant du 4ème rang en 2001 aux 8ème et 7 ème respectivement en 2010 et 2020 traduisant, de la sorte, une perte de sa part de marché (3.9% en 2020 contre 6.2% en 2001).

Les chiffres révèlent, en outre, que la Chine et la Turquie se sont hissées respectivement à la 1ère et 2 ème position en 2020 contre 18ème et 12ème en 2001 à la suite d’une progression considérable de leur part de marché (14.9% et 13% en 2020 contre seulement 1% et 1.7% en 2001).

Domination de l’informel

Il est important de signaler que les chiffres officiels ne sont qu’indicatifs par rapport à l’ensemble des échanges commerciaux entre les deux pays.

Ces échanges ne prennent pas en compte le commerce informel puisque des camions chargées de tout type de marchandises et surtout de denrées alimentaires, approvisionnent les marchés libyens à longueur d’année. Elles rentrent pleines de produits qui arrivent dans les ports libyens de Chine ou d’ailleurs sans évoquer la contrebande qui générerait jusqu’à 1 milliard de dinars par an dans le commerce parallèle.

Quant aux investissements libyens en Tunisie, on compte quelques dizaines d’entreprises mixtes tuniso-libyennes dont peu d’entre elles opèrent comme totalement à l’exportation. Ces entreprises sont actives dans les secteurs des industries des matériaux de construction, de l’agroalimentaire et de l’électronique.

Rappelons qu’en 2012, la Tunisie a annoncé la création d’une zone franche et logistique ou Zone de libre Echange (ZLE) à Ben Guerdane, près de la frontière libyenne dans l’objectif est de développer les régions frontalières marginalisées du sud-est et de formaliser les acteurs économiques informels mais le plan est au point mort en raison de la résistance institutionnelle, des divisions politiques et d’une incapacité à exploiter les rivalités géopolitiques internationales, selon une note récente de l’organisation Carnegie Middle East Center. 

On note ainsi que si cela persiste, le projet pourrait devenir inutile en raison de l’émergence de zones franches en Libye, privant la Tunisie des revenus dont son économie en difficulté a besoin.

La géopolitique et l’incapacité des gouvernements post-2011 à exploiter les rivalités régionales et internationales ont été des obstacles majeurs au projet de la ZLE d’après Carnegie MEC. Le projet a été conçu comme un partenariat public-privé (PPP), mais a souffert de retards dans l’adoption par la Tunisie d’une loi sur les PPP.  Cette législation a été approuvée par le parlement en 2015. Cependant, sa mise en œuvre s’est toujours heurtée à la résistance de l’UGTT.

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