Du beau monde en Chine en ce moment : Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron – pour une visite d’Etat -, avec une pléthore de chefs d’entreprises et décideurs économiques ; la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Et ce jeudi 6 avril les ministres iranien et saoudien des Affaires étrangères se sont vus à Pékin pour mettre les dernières touches à leur réconciliation qui a surpris le monde. C’est un fait avec lequel les Européens composent au nom de leurs intérêts et qui ne plaira pas aux USA, quoi qu’ils disent : Toutes les routes finissent en Chine…
Biden est allé à Djeddah pour rien…
Cela fait un moment que Téhéran et Riyad y négocient dans une totale discrétion le réchauffement de leurs relations diplomatiques. Ils ne pouvaient pas le faire chez “le gendarme du monde” – il l’est de moins en moins -, les USA, parce qu’il n’est pas concevable que les Iraniens y mettent les pieds. Les Saoudiens aussi ont moins d’appétit pour le sol américain, surtout depuis l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, même si Washington a levé l’épée de Damoclès suite au meurtre atroce de Jamal Khashoggi, que Biden s’étant pourtant juré de venger.
Même le fait d’avoir lavé Ben Salmane de ses péchés n’a pas suffi à freiner l’élan impulsé par Riyad pour sortir du joug américain et fricoter avec d’autres puissances de la planète au nom de ses intérêts stratégiques. Le président américain a pris la mesure du fossé qui s’est creusé quand il est allé à Djeddah en juillet 2022. Le nouveau cap des Saoudiens c’est désormais la deuxième puissance économique et militaire de la planète : la Chine.
Les USA ne peuvent pas, la France peut
Le président chinois Xi Jinping est allé en Arabie saoudite en décembre 2022 pour bétonner son affaire. Et le fait que Saoudiens et Iraniens se retrouvent à Pékin pour enterrer la hache de guerre – enfin théoriquement, il faudra voir dans la durée – est la suite de la volonté de la Chine de peser sur cette partie du monde qui a beaucoup de milliards à dépenser (en armes, en équipements pour s’industrialiser dans la perspective de l’après-pétrole, en infrastructures, etc.).
Quid de ceux qui étaient les maîtres des lieux jusqu’ici, les USA ? Et bien plus les Chinois avancent plus les Américains perdent du terrain. C’est pour ne pas perdre du terrain ou plutôt limiter la casse que la France s’embarque dans le train chinois. La France et l’Union européenne ne doivent pas briser les liens économiques avec la Chine, il faut que la “voie réaliste et ambitieuse” demeure, a déclaré Macron à Pékin. “Il ne faut pas nous désassocier, nous séparer de la Chine“, a-t-il martelé…
Biden ne peut pas tenir de tels propos, ses opposants républicains et son propre camp ne le lui pardonneraient pas. Alors il est condamné aux postures guerrières, avec des décisions radicales qu’il est encore mesure d’imposer. Mais de toute évidence le temps et la dynamique mondiale jouent contre les Etats-Unis. Fatalement il arrivera un moment où l’influence américaine dans le monde périclitera et la Chine sera là pour la supplanter.
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