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Chine-USA : C’est pire que ce qu’a dit le rapport américain et c’est un début…

Chine-USA : C’est pire que ce qu’a dit le rapport américain et c’est un début…

La conférence de Munich sur la sécurité mondiale démarre ce vendredi 17 février en Allemagne. Du beau monde pour cette 59e édition : 150 pays, 30 chefs d’État et de gouvernement, une centaine de ministres de la planète entière. Du beau monde pour deux sujets majeurs : la guerre en Ukraine et les frictions entre les USA et leur seule rivale, la Chine. Si le soutien militaire à Kiev devrait faire presque l’unanimité, pour Pékin ce sera beaucoup plus compliqué…

Et pour cause les Chinois, dont les Américains ont fait la menace numéro 1, sont plus que jamais déterminés à être un contrepoids à l’hégémonie américaine, à imposer un monde multipolaire dont ils seront le centre. Et la Chine, deuxième puissance économique et militaire de la planète, en a les moyens, comme d’ailleurs l’administration américaine l’a reconnu dans un rapport rendu public.

Pékin est le seul à s’autoriser à faire le grand écart entre l’Occident et des pays jugés infréquentables par les Européens et les Américains, par exemple la Russie et l’Iran pour ne citer qu’eux. Pas plus tard que le 15 février le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, s’est rendu en France pour y converser avec le président Emmanuel Macron. Ce dernier a annoncé son intention de retourner à Pékin au premier semestre de cette année pour rebâtir les liens et échanger sur des thèmes clés : le réchauffement climatique, la guerre en Ukraine, etc.

A côte de ça le tout-puissant Xi Jinping continue d’imposer ses vues en pactisant avec l’Iran, dont d’ailleurs il a reçu le président le 14 févier et il lui rendra visite prochainement. Cela n’empêche pas la Chine de prendre langue avec les Etats-Unis. Bon, certes la visite du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a capoté suite aux déflagrations du ballon espion chinois mais ce n’est que partie remise…

Par ailleurs Blinken et son homologue chinois se croiseront à la conférence de Munich, nul doute qu’ils mettront cette rencontre à profit pour préparer le voyage du secrétaire d’Etat américain à Pékin. Et le président Joe Biden a donné le tempo en dégonflant cette affaire de ballon : «Nous recherchons la concurrence, pas le conflit (…). Nous ne voulons pas d’une nouvelle guerre froide avec la Chine (…). J’espère pouvoir parler avec le président Xi et aller au fond de cette affaire»…

Une inflexion qui a certainement beaucoup plu à Pékin et qui a fait dire à l’éditorialiste de Global Times que «les États-Unis sont montés à « 10 000 mètres d’altitude », ils cherchent maintenant un « atterrissage en douceur».

Tout le monde a besoin des Chinois : les USA, l’Europe, l’Afrique, etc. Ce qui donne à Jinping le droit à tout, ou presque. Pékin ne renonce à rien et n’est perméable à aucune pression d’aucune sorte, surtout quand ça vient de l’Occident. Certes la Chine ne soutiendra jamais massivement l’effort de guerre de son partenaire, Vladimir Poutine, pour ne pas compromettre ses gros intérêts en Europe et aux Etats-Unis. Mais elle fera aussi en sorte de ne pas trop affaiblir la Russie, qui sert d’épouvantail face à l’Occident et dont Pékin a besoin pour son projet de nouvel ordre mondial.

La Chine ne renoncera jamais à ses ambitions, dangereuses à certains égards – Taïwan par exemple -, et les Occidentaux le savent pertinemment mais ils ont trop besoin des Chinois pour que cette donne les empêche de travailler avec Jinping. Est-ce que la roue tournera un jour pour que Biden, Macron et tous les autres ne soient plus obligés de faire des courbettes devant Pékin en dépit de tout ce qu’il fait ? Rien n’est moins sûr…

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