Dans une série de mouvements susceptibles d’affecter le commerce mondial, les États-Unis et la Chine ont mis en place des mesures strictes pour réguler les importations et contrer les pratiques commerciales jugées “injustes”.
Ces actions reflètent les tensions géopolitiques persistantes et leurs effets sur les marchés internationaux.
Acier et aluminium chinois sous surveillance à Washington
Les États-Unis ont annoncé de nouvelles restrictions sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance du Mexique pour empêcher les produits d’origine chinoise de contourner les droits de douane.
Selon l’Agence France-Presse, cette initiative vise à se protéger contre la surcapacité industrielle chinoise, accusée par Washington de provoquer un dumping de produits à bas prix sur d’autres marchés.
Selon Bloomberg, l’acier importé du Mexique sera exonéré des droits de douane uniquement s’il est fondu et coulé au Mexique, aux États-Unis ou au Canada. Dans le cas contraire, une taxe de 25% sera appliquée. De même, l’aluminium mexicain contenant de l’aluminium primaire fondu en Chine, Biélorussie, Iran ou Russie sera soumis à une taxe de 10%.
La conseillère économique de la Maison-Blanche, Lael Brainard, a souligné la nécessité de ces mesures pour combler les lacunes exploitées par des pays comme la Chine pour éviter les tarifs américains. “L’entrée de l’acier et de l’aluminium chinois sur le marché américain via le Mexique évite les droits de douane, sape nos investissements et nuit aux travailleurs américains dans des États comme la Pennsylvanie et l’Ohio”, a-t-elle déclaré.
Ces mesures interviennent alors que le président Joe Biden cherche à obtenir le soutien des électeurs dans les États clés avant les prochaines élections. Scott Paul, président de l’Alliance pour la fabrication américaine, a insisté sur le fait qu'”il ne devrait pas être permis à la Chine et à d’autres pays d’exploiter le commerce avec nos voisins pour éviter l’application des lois commerciales américaines”.
Enquête chinoise sur les subventions de l’Union européenne
En réponse, la Chine a annoncé une enquête officielle sur les mesures de soutien et les obstacles à l’investissement imposés par l’Union européenne. Cette enquête fait suite à une série de mesures prises par Bruxelles visant les pratiques commerciales chinoises.
Le communiqué du ministère chinois du Commerce, relayé par l’AFP, met en lumière les préoccupations concernant les barrières commerciales et d’investissement imposées par l’Union européenne aux entreprises chinoises. La Commission européenne a récemment pris plusieurs mesures contre la Chine, notamment une enquête sur les subventions à l’entreprise ferroviaire chinoise CRRC et des pratiques discriminatoires alléguées dans les marchés publics des dispositifs médicaux, de la fabrication de voitures et de l’énergie éolienne.
Début juillet, l’UE a temporairement imposé des droits de douane supplémentaires allant jusqu’à 38% sur les voitures électriques chinoises importées en raison de subventions gouvernementales jugées déloyales. Le ministère chinois du Commerce a indiqué que l’enquête, lancée à la suite d’une plainte de la Chambre de commerce chinoise, se concentrera sur des produits comme les locomotives, l’énergie photovoltaïque et l’énergie éolienne. Cette enquête devrait se conclure début 2025.
Impact sur le commerce mondial
Ces actions mettent en évidence les tensions commerciales croissantes entre les principales économies mondiales et leur potentiel à perturber les marchés globaux. Alors que chaque pays met en œuvre des politiques pour protéger ses industries et combattre les pratiques commerciales étrangères, les répercussions se font sentir dans divers secteurs à travers le monde.
En fin de compte, les mesures protectionnistes des États-Unis et de la Chine illustrent un paysage commercial international de plus en plus conflictuel, avec des impacts significatifs sur les échanges mondiaux et les économies nationales.
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