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Cinq pays africains lanceront des banques spécialisées dans la finance climat

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Soutenue par la Banque africaine de développement (BAD), une initiative novatrice émerge en Afrique pour pallier le manque crucial de financements climatiques. Ce déficit découle de la non-observation des engagements des pays riches à fournir annuellement 100 milliards de dollars aux nations en développement.

Cinq pays africains se préparent à lancer des institutions bancaires spécialisées dans la finance climatique, avec le soutien actif de la BAD, une réponse stratégique à une crise financière qui prive les pays vulnérables des ressources nécessaires pour faire face aux changements climatiques.

Une initiative sous la tutelle de la BAD

L’Égypte, le Maroc, le Bénin, la Côte d’Ivoire, et le Rwanda s’engagent dans cette initiative d’établir des banques vertes, sous la tutelle de la BAD. Audrey-Cynthia Yamadjako, coordinatrice de cette initiative, révèle que la BAD a déjà mobilisé 142 millions de dollars pour la banque verte rwandaise, grâce à des contributions propres et des partenariats avec divers acteurs comme le Fonds de partenariat mondial pour le climat, l’Agence danoise de développement international (DANIDA), l’Agence française de développement (AFD), et le gouvernement britannique.

Cette action n’est pas uniquement soutenue par des fonds publics, mais également par des alliances avec des entités privées. La « Blended finance » (financement mixte) sera un aspect crucial de ce modèle financier, la banque verte rwandaise s’associant à des institutions privées pour financer des projets, marquant ainsi une avancée significative dans la recherche de solutions durables.

Un modèle reproductible

Ces banques vertes ne se limitent pas à une seule nation. Elles sont envisagées comme un modèle reproductible pour d’autres gouvernements africains cherchant à établir leurs propres institutions de financement climatique. L’objectif est clair : répondre aux besoins croissants des pays africains en matière de financement climatique, un besoin exacerbé alors que les investissements mondiaux dans cette région demeurent largement insuffisants et que la contribution du secteur privé reste limitée.

Pour l’Afrique, l’impact du changement climatique est déjà palpable. Les estimations de la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (CDN), définies par l’Accord de Paris, s’élèvent à 2 800 milliards de dollars entre 2020 et 2030, avec une contribution africaine de 264 milliards de dollars de ressources publiques nationales. Cependant, les 2 500 milliards restants nécessiteront des financements internationaux publics et privés.

Ces banques vertes représentent une lueur d’espoir dans un paysage financier complexe, offrant une solution innovante et collaborative pour répondre aux besoins cruciaux de financement climatique en Afrique. La banque verte rwandaise est déjà en marche et prévoit de financer des projets dès 2024, une avancée concrète dans la lutte contre le changement climatique en Afrique.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek