Economie

Commissariat aux comptes : La face cachée de l’iceberg…

Commissariat aux comptes : La face cachée de l’iceberg…

 

 

Dans l’article daté du 11 novembre 2022, notre intervenant, un commissaire aux comptes qui exerce le métier depuis longtemps, nous a exposé les anomalies qui entachent le cahier de charges assurant la réglementation du métier.

Il a qualifié le dernier cahier de charges de “mâchouilleur” qui permettra de servir les intérêts de quelques cabinets en favorisant le monopole du marché, très juteux, tout en écartant une grande partie des réviseurs légaux, notamment les jeunes.

D’après ses dires, les nouvelles règles risquent fort de faire pencher la balance vers une certaine catégorie bien déterminée.

L’autre version des faits…

L’autre face de l’affaire nous vient d’un autre professionnel du secteur, très bien calé sur ce sujet ; il explique à Tunisie Numérique que le nombre de commissaires aux comptes, concernés par les missions dans le secteur public, a augmenté après la révolution de 2011 et en même temps le nombre de missions attribués à chaque structure a connu une baisse considérable.

Avant, chaque commissaire avait la possibilité d’avoir 12 missions dans le secteur public et ce, sous la supervision du Comité des contrôleurs de l’Etat.

Désormais, chaque professionnel ne peut s’attribuer que 6 missions.

Les dessous d’un “trafic inégalé“…

Il nous confie que certains professionnels du secteur, faisant l’objet de poursuites administratives ou éventuellement judiciaires, constituent des groupes, déposent leurs candidatures et font leur calcul de façon très “maline” pour orienter les missions vers un cabinet d’expertise choisi à l’avance. Il s’agit, d’après notre interviewé, d’une “entente illicite“.

Le reste des réviseurs légaux sont, la plupart du temps, écartés.

Le Comité des contrôleurs de l’Etat “tape sur la main” des “manipulateurs

D’après la même source, le Comité des contrôleurs de l’Etat a noté toutes ces infractions et a mis en place de nouvelles mesures pour mettre fin à ces dépassements. Il a imposé un dépouillement en 3 étapes en vue d’éliminer les offres ” de complaisance“.

En outre, 3 cahiers de charges ont été publiés pour garantir une concurrence loyale et une égalité des chances.

De nouvelles dispositions pour tendre la main aux jeunes

Mais cela n’affecte en aucun cas les chances offertes aux jeunes commissaires aux comptes.

Dans ce marché, les réviseurs peuvent toujours décrocher des missions, loin des conditions insurmontables, pour un budget de moins de 15 mille dinars. Seule une expérience dans le secteur privé est requise.

Il y a de l’autre côté les missions de plus de 15 mille dinars, réparties en deux catégories, avec ou sans diligences spécifiques ; tout dépend de l’institution concernée.

Et il n’est pas vrai qu’il faut avoir 15 et 20 ans au compteur pour afficher 24 références, il suffit d’avoir 6 ans d’expérience et ce, à raison de 6 missions par mandat de 3 années.

Ce qui échappe à notre attention

Et d’ajouter que les jeunes professionnels ont toujours la possibilité de se grouper, cela veut dire que deux experts comptables ou plus pourraient utiliser l’ensemble de leurs références pour se conformer aux nouvelles dispositions.

Ces dispositions ont été applaudies des deux mains par la grande majorité des commissaires aux comptes, les règles du jeu sont maintenant plus claires et équitables, assure notre interviewé…

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