Face aux défis de la conjoncture énergétique, il devient impératif pour la Tunisie de diversifier ses sources d’énergie et d’investir dans les énergies renouvelables.
La transition vers des solutions énergétiques durables pourrait non seulement réduire la dépendance aux importations, mais aussi contribuer à un développement économique plus résilient.
Pour une action coordonnée
La situation actuelle du solde commercial énergétique en Tunisie appelle à une action immédiate et coordonnée. La nécessité d’une stratégie proactive est plus pressante que jamais pour garantir un avenir énergétique durable et sécurisé pour le pays.
La Tunisie se trouve à un carrefour critique en matière d’énergie et ce, du fait que le déficit de la balance commerciale énergétique, en tenant compte de la redevance du gaz algérien exportée, a enregistré, à fin mars 2025, une baisse de 3% par rapport à la même période de l’année écoulée, pour se situer à 2937 millions de dinars (MD), selon le rapport sur la conjoncture énergétique publié par l’Observatoire national de l’énergie et des mines.
A cet effet, les exportations des produits énergétiques ont enregistré une baisse en valeur de 28% accompagnée par une baisse des importations en valeur de 8%.
Les implications de cette conjoncture sont profondes et soulignent la nécessité d’une réflexion stratégique sur l’avenir énergétique du pays.
Vers une diversification énergétique
La Tunisie connaît un déficit énergétique structurel qui s’accroît d’année en année en raison du déclin de l’exploration énergétique qui s’illustre par la baisse du nombre d’entreprises opérant dans le secteur à 11 seulement par rapport à 50 il y’a quelques années.
De ce fait, les dépenses énergétiques affectent directement les équilibres budgétaires, exacerbant le fardeau financier des allocations budgétaires permettant de continuer à sécuriser les importations des produits de base.
Le secteur de l’énergie est particulièrement déficitaire depuis 2018 alors que la charge financière engendrée par ce déficit prend des proportions de plus en plus pesantes et ce, notamment en raison de la fluctuation des prix des produits énergétiques sur le marché international.
Des perspectives favorables
Dans ce contexte, les autorités de tutelle tentent de résoudre le problème du déficit de la balance commerciale par de multiples démarches, notamment en augmentant les investissements dans le secteur des énergies renouvelables dans le but de produire de l’électricité et de réduire les répercussions de l’approvisionnement intensif en carburant et en gaz sur la balance commerciale, qui enregistre des taux de déficit importants depuis des mois.
Récemment, le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a annoncé la signature d’accords pour mettre en place quatre nouvelles centrales d’énergie renouvelable, d’une capacité totale de plus de 500 mégawatts, qui devraient être opérationnelles d’ici 2027.
Les autorités prévoient de produire au moins 5% des besoins en électricité du pays grâce à des projets de production d’énergie solaire. Ces projets permettront de fournir environ 250 000 tonnes de gaz naturel, pour une valeur d’environ 375 millions de dinars par an, parallèlement à l’’économie du coût de production de l’électricité pour l’équivalent de 600 millions de dinars par an.
Etapes cruciales franchies
La Tunisie franchit des étapes décisives dans sa transition énergétique en 2025. L’intégration massive des énergies renouvelables, l’optimisation de la consommation énergétique et le développement de la filière hydrogène vert constituent les trois axes structurants de cette transformation.
Pour réussir cette métamorphose, le pays doit résoudre plusieurs questions fondamentales : l’intégration technique des énergies intermittentes dans le réseau, l’accès au foncier pour les grandes installations, et la mobilisation des ressources financières nécessaires. Cette équation complexe ne pourra être résolue que par une coordination exemplaire entre institutions publiques, secteur privé et partenaires internationaux.
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