À quelques mois de la COP28 de Dubaï, qui se tiendra début décembre, les regards se tournent vers les géants du pétrole.
Ces sociétés, longtemps pointées du doigt pour leur contribution majeure aux émissions de gaz à effet de serre et aux changements climatiques, sont désormais confrontées à des pressions croissantes. Accusées par les ONG environnementales de négliger leurs objectifs de décarbonation au profit de leurs actionnaires et de leurs banquiers, elles se retrouvent au cœur d’un débat crucial pour l’avenir de la planète.
Guterres lance l’alerte
Dès juin, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a pris position de manière claire et sans équivoque en déclarant que le véritable problème résidait dans les énergies fossiles elles-mêmes. Il a pointé du doigt le pétrole, le gaz et le charbon comme les principaux responsables des conditions météorologiques extrêmes ayant touché des régions comme Hawaï, le Canada et la Grèce durant l’été. Selon M. Guterres, ces sources d’énergie sont « incompatibles » avec la survie de l’humanité.
Cette déclaration a trouvé écho dans un rapport de Greenpeace publié peu après. L’ONG a accusé les compagnies pétrolières et gazières européennes de manquer de volonté pour s’engager dans la transition énergétique. Selon leurs analyses des résultats de 2022 des 12 principales entreprises du secteur, près de 93% de leurs investissements en moyenne ont été consacrés aux combustibles fossiles. En contraste, seulement 7,3% ont été alloués à des initiatives pour une production d’énergie durable et à faible émission de carbone.
Equilibre fragile
Certaines entreprises ont réagi en mettant en avant leurs propres avancées dans la transition énergétique. Cependant, les critiques persistent quant au rythme et à l’ampleur de ces changements.
Il est indéniable que les compagnies pétrolières sont sous pression. D’une part, elles font face à la nécessité de répondre aux appels mondiaux en faveur de la décarbonation et de lutter contre les changements climatiques. D’autre part, elles doivent maintenir leurs profits et satisfaire leurs actionnaires. Les experts soulignent que l’équilibre entre ces deux objectifs est complexe et qu’il existe des défis financiers liés à la transition énergétique.
La situation est également complexe sur le plan politique. Les gouvernements doivent jouer un rôle clé en régulant l’industrie et en créant des incitations pour accélérer la transition énergétique. Les déclarations et les engagements des entreprises doivent être accompagnés de mesures tangibles pour que le monde puisse progressivement réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
Laissez un commentaire